Bien que le vent solaire soit un phénomène cosmique étudié depuis des décennies, ses origines demeurent obscures. De récentes observations suggèrent que de « minuscules » éruptions de plasma seraient impliquées.
Percer les secrets du vent solaire
Le vent solaire est depuis longtemps associé aux trous coronaux : des taches sombres apparaissant à la surface de notre astre lorsque son champ magnétique s’étend vers le cosmos. Afin d’élucider les origines de ce phénomène, la sonde Solar Orbiter a passé les deux dernières années à observer de près notre astre, obtenant au passage un aperçu sans précédent de l’une de ces structures.
Le récent examen des clichés et données collectés par l’engin spatial a révélé la présence de nombreux « petits » filets de plasma éjectés de la couronne solaire. Chacun d’entre eux mesurant quelques centaines de kilomètres de long, atteignant une vitesse d’environ 100 km par seconde et durant de 20 à 100 secondes.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, si ces événements s’avèrent extrêmement peu énergétiques (environ 1 000 fois moins que les plus petites éruptions solaires documentées), leur nombre pourrait expliquer en grande partie le vent solaire.
« L’omniprésence de ces jets suggère qu’un écoulement de plasma très intermittent en serait à l’origine », estime Andrei Zhukov, chercheur principal de la campagne d’observation Solar Orbiter.
Des implications pour les futures missions spatiales
D’autres observations devraient permettre de mieux comprendre ces minuscules jets ainsi que les particularités du vent solaire, et par extension de prévoir plus efficacement la météo spatiale, notamment dans le cadre de futures missions habitées.
Au cours des prochaines années, l’orbite de Solar Orbiter sera modifiée afin de lui offrir une vue plus directe du pôle sud du Soleil, ou était localisé le trou coronal.
« Il est plus difficile de mesurer certaines propriétés de ces minuscules jets lorsqu’on les observe de biais, mais dans quelques années, nous les verrons d’un point de vue différent de celui des autres télescopes ou observatoires, ce qui devrait beaucoup nous aider », conclut Daniel Müller, responsable scientifique du projet Solar Orbiter à l’ESA.