
De récentes recherches ont révélé que cette bonne vieille pomme de terre était le résultat du croisement de sa « cousine » sud-américaine Etuberosum et d’un ancêtre de la tomate il y a plusieurs millions d’années.
Comparaisons génétiques
Si les Etuberosum présentent des similitudes étroites avec les plants de pomme de terre, elles ne produisent pas de tubercules riches en amidon. Afin d’élucider l’origine des « patates », aujourd’hui consommées dans le monde entier, Sandra Knapp, du Musée d’histoire naturelle de Londres, et ses collègues se sont appuyés sur le séquençage génétique.
L’analyse a impliqué trois lignées du genre Solanum, dont l’ancêtre commun remontait à environ 14 millions d’années : Petota, recensant 107 espèces dont la pomme de terre (Solanum tuberosum), le groupe des tomates (17 espèces) et Etuberosum (3 espèces).
« Les parties de la tomate et de la pomme de terre que nous consommons ont un aspect différent, mais les plantes elles-mêmes sont assez similaires », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cell. « Les baies vertes [non comestibles] que produisent les pommes de terre ressemblent à s’y méprendre à de petites tomates. »

Hybridation ancienne
En comparant 450 génomes de pommes de terre cultivées à ceux de 56 espèces sauvages, l’équipe a observé un mélange constant de gènes de tomate et d’Etuberosum, indiquant un évènement d’hybridation intervenu il y a environ 8 millions d’années dans ce qui est aujourd’hui le Chili.
Selon Knapp, ces combinaisons de gènes inédites ont permis l’émergence des fameux tubercules, aidant ces plantes à prospérer dans les habitats froids et secs des Andes, alors en pleine expansion.
Globalement, de telles découvertes illustrent la puissance de l’hybridation, et l’importance de protéger les espèces sauvages apparentées aux plantes que nous cultivons afin de retracer leurs origines et de déterminer si elles disposent déjà de « l’arsenal génétique » nécessaire pour affronter le changement climatique.
Début juillet, une étude s’était penchée sur des tomates sauvages semblant défier l’évolution.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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