Découverte il y a près de 30 ans, la première « étoile ratée » jamais identifiée laissait les astronomes perplexes en raison de sa masse extrême et de sa faible luminosité. De récentes observations ont finalement permis de résoudre ce mystère cosmique tenace.
Deux naines brunes pour le prix d’une
Souvent présentées comme des « astres ratés », les naines brunes sont des boules de gaz dont la masse se révèle trop faible pour soutenir le processus nécessaire à la formation d’étoiles telles que le Soleil. Détecté en 1995 autour d’une naine rouge dont il réalisait le tour complet en 250 ans, le tout premier exemple semblait présenter une luminosité inexplicablement faible.
« On estimait que Gliese 229B était environ 71 fois plus massive que Jupiter », explique Timothy Brandt, du Space Telescope Science Institue. « Une naine brune de cette taille n’aurait normalement pas pu se refroidir et devenir aussi peu lumineuse, même si elle était née à l’aube de l’Univers. »
S’il avait été suggéré que cet objet intrigant était en fait une paire d’étoiles faibles, jusqu’à présent, les chercheurs ne disposaient pas de preuves définitives. Dans le cadre de travaux publiés dans les revues Nature et The Astrophysical Journal Letters, des chercheurs ont braqué les instruments de l’observatoire Keck, à Hawaï, et du Very Large Telescope chilien sur la constellation australe du Lièvre, située à un peu moins de 19 années-lumière de la Terre.
L’analyse des données amassées a permis de confirmer qu’il s’agissait de deux naines brunes compagnons (Gliese 22Ba et Bb) présentant des masses respectivement 38 et 34 fois supérieures à celle de Jupiter, orbitant l’une autour de l’autre en à peine 12 jours. Selon les chercheurs, cette étreinte serrée, correspondant à 16 fois à peine la distance Terre-Lune, expliquerait leur identification tardive.
Le début d’une tendance ?
L’établissement de la véritable identité de Gliese 229B suggère que de nombreux autres objets présentant des caractéristiques inhabituelles pourraient également être des systèmes binaires.
« Nous avons déjà sélectionné plusieurs autres naines brunes pour les examiner de plus près », explique Jerry Xuan, de l’Institut de technologie de Californie. « Celles-ci présentant à la fois des similitudes avec les planètes et les étoiles, l’identification de davantage de duos pourrait contribuer à éclairer leur formation. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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