Une expérience fascinante a montré que les battements de coeur, la vitesse de respiration et les niveaux de sudation des spectateurs se synchronisaient lorsqu’ils assistaient à un concert de musique classique.
Des données révélatrices
Publiés dans la revue Scientific Reports, ces travaux ont impliqué 132 sujets équipés de différents types de capteurs. Répartis en trois groupes, ceux-ci ont assisté à différentes représentations au cours desquelles les mêmes pièces (à savoir l’opus 104 en do mineur de Ludwig van Beethoven, les Épitaphes du compositeur australien Brett Dean et l’opus 111 en sol majeur de Johannes Brahms) ont été jouées.
Lorsque Wolfgang Tschacher, de l’université de Berne, et ses collègues ont examiné les données collectées, une synchronisation du rythme cardiaque, de la fréquence des respirations et de la conductance cutanée (permettant d’évaluer le niveau de transpiration) a rapidement pu être mise en évidence.
Sur la base des tests de personnalité remplis avant l’expérience, l’équipe a constaté qu’un tel phénomène était plus susceptible de se produire chez les participants se considérant comme sociables ou ouverts.
« L’ouverture d’esprit est un trait de personnalité qui consiste à rechercher de nouvelles expériences, à aimer l’art, les voyages et les choses exotiques », explique Tschacher. « Les personnes avenantes sont généralement plus enclines à répondre aux attentes sociales, en se concentrant sur la musique jouée lorsqu’elles sont dans le public. »
Des effets s’appliquant probablement à d’autres genres musicaux
Selon les auteurs de l’étude, il est probable que de tels effets s’appliquent également à d’autres genres musicaux et soient encore plus marqués en dehors du cadre expérimental. En raison de restrictions liées à la pandémie de Covid-19, l’équipe explique que les sujets étaient socialement éloignés.
Si la synchronisation de l’inspiration/expiration des participants n’a pas été observée, ce fait intrigant mériterait d’être davantage exploré selon Daniel Richardson, de l’University College de Londres. « On pourrait penser que la synchronisation du rythme cardiaque entraîne celle de la respiration, mais il est possible que le premier puisse être influencé par le plaisir que la personne éprouve lorsqu’elle écoute de la musique », souligne le chercheur.
Il ne s’agit évidemment pas des premiers travaux à illustrer le pouvoir de la musique sur le corps humain. Une étude antérieure avait notamment montré qu’elle pouvait réduire la douleur et l’anxiété des patients ayant subi une chirurgie cardiaque.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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