Aujourd’hui, il est plutôt aisé de désinfecter soi-même une petite plaie, de prendre un cachet d’aspirine pour soigner un mal de tête ou d’appliquer de la pommade sur une bosse. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas, et pour pouvoir atteindre ce niveau d’aisance dans la médecine, il a fallu que des hommes et des femmes fassent des recherches, des expériences et des erreurs. DGS vous retrace l’histoire de la médecine au Moyen Âge et les habitudes étranges qui étaient coutumes à cette époque.
Les médecins de l’époque en Europe étaient principalement des hommes et des femmes d’Église. En effet, celle-ci était haut placée dans la hiérarchie ce qui lui conférait le pouvoir dans plusieurs domaines, dont celui-ci. Cependant, du fait de la place de la religion dans la société, un grand nombre de remèdes étaient à base de prière ou de procession, notamment lors de la peste noire.
Cette maladie décima entre 30 et 50 % de la population européenne. Les prêtres et autres membres d’Église chargés de la médecine à cette époque étaient débordés par le nombre de malades et ne savaient que faire. Plusieurs conseils étaient donnés afin de maintenir cette épidémie, notamment le fait de pratiquer des saignées, de brûler du bois aromatique dans les maisons… En effet, à l’époque, la mauvaise odeur était signe de maladie. Il était donc logique de se couvrir de parfum pour se protéger des maladies. Ce qui n’a pas vraiment aidé beaucoup de gens. D’autres consignes consistaient à faire prendre des vomitifs et laxatifs aux patients pour les faire mourir plus vite afin de brûler les cadavres.
Revenons sur un des plus célèbres traitements proposés au Moyen Âge : la saignée. En quoi cela consiste-t-il ? Cela repose sur le fait que si la personne est malade, c’est parce que son sang est mauvais et contaminé. Il faut donc en enlever, souvent en grande quantité, afin de soigner le patient. Cela avait régulièrement pour effet de tuer la personne, surtout si elle était affaiblie par la maladie. De nombreux “médecins” recommandaient cette technique pour rester en forme, et certaines personnes se faisaient une saignée régulièrement pour se “remettre d’aplomb”.
Autre remède assez insolite : l’urine. L’urine était en effet considérée comme un puissant antiseptique. D’ailleurs, le chirurgien d’Henry VIII lui-même recommandait de nettoyer toutes les blessures de guerre avec ce liquide.
La trépanation consistait à percer l’os du crâne pour soigner les maux de tête, l’épilepsie ou les troubles mentaux. Bien que cette technique existe depuis le Néolithique, le manque de protection quant aux infections était souvent fatal au patient.
Au Moyen Âge, si l’on ne priait pas assez Saint Fiacre, il était possible d’attraper… des hémorroïdes. En effet, cette croyance envers ce Saint provient d’une légende : des moines atteints d’hémorroïdes se seraient assis sur le rocher de Saint Fiacre et se seraient retrouvés miraculeusement guéris. La cure contre ces désagréments était de les brûler au fer rouge. Un remède un peu moins douloureux découvert plus tard était de prendre un bain et de se laver avec du savon.
Les chirurgies de l’époque étaient très dangereuses. En effet, une connaissance approximative du corps humain ne permettait pas de mener à bien toutes les opérations. Mais quand le patient ne mourait pas à cause des coups de scalpel hésitants, c’était bien souvent “l’anesthésiant” qui le tuait. Préparé le plus souvent à base de plantes, de vin et d’opium pour donner au malade une sensation de bien-être, celui-ci était empoisonné par la potion.
En ce qui concerne la dentition, les malheureux qui avaient la mauvaise surprise d’avoir une carie se voyaient assez mal soignés. En effet, la plupart des « dentistes » étaient des barbiers. Ils travaillaient sur les foires et les marchés et arrachaient souvent plus de dents que nécessaire. Leur nature nomade les protégeait des patients qui n’étaient pas satisfaits de leurs « soins ».
Une théorie très répandue était celle des humeurs. Le corps serait composé des quatre éléments : l’eau, le feu, la terre, l’air et chacun de ces éléments posséderait une qualité, c’est-à-dire froid, chaud, humide et sec. Tout doit être en parfaite harmonie pour que le corps se porte bien, le moindre déséquilibre entraînant des sautes d’humeur ou des maladies. L’eau est caractérisée par la lymphe, donc tout ce qui touche au cerveau, le feu par la bile jaune que l’on trouve au niveau du foie, la terre par la bile noire contenue dans la rate, et l’air correspond au sang.
Chacune de ces significations se rapporte à un tempérament en particulier. L’eau, froide et humide, désigne un caractère imperturbable. Le feu, quant à lui chaud et sec, est plus enclin à la colère. La terre, froide et sèche, caractérise un tempérament mélancolique, contrairement à l’air, chaud et humide qui décrit plutôt un comportement gai et sanguin. En cas de déséquilibre, il faut traiter un mal par son contraire.
Au vu des traitements étranges et dangereux du Moyen Âge, nous pouvons être heureux de ne pas avoir vécu à cette période. Bien que les médecins de l’époque étaient parfois sur la bonne voie, il est tout de même plus aisé et moins douloureux de désinfecter une plaie plutôt que de couper une jambe. C’est pourtant grâce à toutes ces erreurs et aux conclusions qui en ont découlé que la médecine est ce qu’elle est aujourd’hui. Si les nouveautés dans ce milieu vous passionnent, vous serez certainement intéressé par ce dispositif médical capable de maintenir un coeur en vie hors du corps.
Il est évidemment plus sûr de se faire opérer aujourd’hui (et c’est normal).
Mais je suis choquée de vos affirmations sur les prétentions moyenâgeuses. On ne souhaite absolument pas « faire mourir plus vite » les malades avec les laxatifs, la saignée … mais on pense vraiment les aider à passer la maladie. La prière, les croyances sont également à voir avec un autre regard que le nôtre : ce qu’aujourd’hui nous considérons comme seulement spirituel était à l’époque considéré comme efficace.
Votre intro sur les petits bobos oublie également toutes les plantes médicinales utilisées à l’époque dont nous ne connaissons aujourd’hui que la formule pharmaceutique vendue à prix fort.