Alors que le glyphosate est moins présent dans nos rayons, il est à nouveau au cœur d’un scandale engendré par les autorités sanitaires. Dans un rapport destiné à sa ré-autorisation d’utilisation, des experts ont découvert de nombreuses pages plagiées d’études commandées par Monsanto.
DES PROPOS REPRIS MOT POUR MOT
Présent dans de nombreux produits de la firme Monsanto comme le Roundup Pro 360, le glyphosate est au cœur de débats qui agitent toute l’Europe. Ce composant réputé cancérogène est à l’origine d’un scandale révélé par le biochimiste Helmut Burtscher-Schaden et l’expert en plagiat Stefan Weber. Ces spécialistes ont découvert qu’une partie d’un rapport datant de 2015 contenait un copier-coller d’argumentaires provenant de Monsanto.
Le rapport en question était destiné à la Commission Européenne dans le cadre du renouvellement d’autorisation proclamé en 2017. Or, les passages recopiés mot pour mot proviennent d’études commandées par différentes entreprises et celles-ci auraient eu une influence sur la décision de l’Institut fédéral allemand d’évaluation en charge du dossier Glyphosate.
UN PLAGIAT AUX CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES
Selon les experts, ce sont notamment les passages sur la dangerosité et la toxicité du glyphosate qui ont été recopiés. Pour Helmut Burtscher-Schaden et Stefan Weber, ce rapport copié-collé est une appropriation d’études menées par Monsanto et non une analyse correcte alors que le produit était déjà à l’époque au centre de nombreuses polémiques.
« Il est clair que l’adoption par le BfR [Institut fédéral allemand d’évaluation], sans recul critique, d’informations biaisées, incorrectes ou incomplètes fournies par les fabricants [de glyphosate] a influencé la base même de son évaluation ». Voyant dans le rapport que le glyphosate était sans danger, la Commission européenne a validé la nouvelle autorisation d’utilisation du produit.
UNE APPROPRIATION DÉJÀ TENTÉE ?
Ce n’est pas la première fois qu’un scandale lié à ce type de dossier est mis au jour. Les journaux «La Stampa» et «The Guardian» avaient révélé en 2017 des pages reprises de la même manière dans un rapport de l’EFSA et une demande de ré-autorisation validée par Monsanto. Le geste suscite désormais la colère de députés européens engagés, notamment Bart Staes du groupe des Verts/EFA.
« Le Bfr s’est attribué l’analyse d’études publiées indépendantes alors que celle-ci a entièrement été rédigée par Monsanto. Une fraude d’autant plus grave qu’elle concerne les parties dans lesquelles les industries ont évincé les études mettant en garde contre la dangerosité du glyphosate. »
Par Justine Manchuelle, le
Source: Mr Mondialisaton
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