Si nous pouvons nous targuer de faire partie des grands consommateurs de jeu vidéo, certaines licences célèbres à l’étranger passent encore à travers les filets français. C’est le cas de Momotaro, la saga de Konami au succès extraordinaire au Japon, passée quasiment inaperçue en hexagone. Tirée tout droit d’une légende nippone et basée sur un héros du folklore japonais, elle fut passée sous silence chez nous, au profit d’autres sagas à qualité équitable telles que Silent hill ou Metal Gear Solid. Aujourd’hui, nous réparons cette erreur en vous dévoilant l’histoire de cette fameuse licence.
C’est en 1988 que Hudson Soft, une compagnie de jeu nippone, débute l’histoire de Momotaro sur la Famicom avant d’être absorbée par une firme à nos yeux bien plus célèbre, Konami. C’est aussi en cette fin de décennie 90 que la saga rencontre son premier succès avec près de 10 millions d’unités vendues.
Un jeu culte donc, inspiré des légendes japonaises et nous contant l’histoire d’un petit héros à la frimousse mignonne, Momotaro, bien souvent adapté en plusieurs jeux vidéo (sous différents noms semblables à nos oreilles néophytes) par le même éditeur. Pas de confusion ici, c’est bel et bien de Momotaro Dentetsu : Momotarō Electric Railway dont nous parlons et non pas du RPG Densetsu.
A la manière d’un Monopoly, le joueur y faisait évoluer son personnage en le faisant voyager par train, bateau ou avion tout en essayant d’alourdir sa bourse au moyen de transactions, d’achats et d’accords financiers. Parce qu’il faut un vilain à un héros, il était opposé au dieu de la pauvreté (God of Poveryi en anglais ou Binbogami en japonais).
Que ce soit sur console, sur téléphone ou sur ordinateur, c’est pas moins d’une quarantaine de jeux qui furent créés à l’effigie du petit garçon, remportant toujours un grand succès auprès des joueurs japonais. Rendez-vous annuel des Japonais, les nouvelles éditions du jeu sortaient habituellement en décembre offrant au joueur un moment de collaboration, le jeu étant praticable jusqu’à 6, et aux éditeurs une source d’argent certaine.
Le petit personnage semblait destiné à une longue vie tant son système de jeu, semblable au Monopoly, avait marqué la culture nippone. Inspirée d’éléments régionaux et nationaux, elle permettait aux joueurs de se replonger dans leur propre culture, un point qui explique à lui seul son manque de célébrité en Europe puisqu’une connaissance importante de la culture nippone était nécessaire pour y jouer. La surprise d’une telle chute fut d’autant plus importante que les exemplaires vendus sur DS et Wii plafonnaient près de 400 000 unités.
Ces dernières consoles ne furent pas les seules à accueillir le personnage puisque, comme expliqué précédemment, après avoir fait ses débuts sur Famicom, il fut porté sur presque tous les supports présents dans l’archipel : PC Engine, Game Gear, PlayStation ou encore Xbox 360 eurent tous droit à une visite du « petit garçon né dans une pêche ». Chez nous, c’est plus facilement les jeux de rôle du personnage qui résonnent aux oreilles des joueurs puisque permettant des connaissances plus légères de la culture nippone.
Après des années de succès indiscutable et des millions de dollars engrangés, quelque chose s’est cassé dans la fameuse licence puisque Momotaro semblait avoir été mis au placard. C’est suite à l’absorption totale de l’éditeur Hudson par Konami que le petit garçon cessa de donner signe de vie à ses adeptes.
De fait, durant l’année 2015, son créateur Akira Sakuma a déclenché une guerre médiatique avec les dirigeants de Konami : un Tweet dévoilant à ses fans l’ensemble de la situation et ce, en moins de 140 caractères. « Je n’ai plus de contact avec Konami. Un tel comportement traduit une grande négligence. Ceci signe officiellement la fin de Momotaro Dentetsu. »
C’est en 2016 que la surprise frappa puisque, suite à une rumeur et un communiqué de la firme, les fans apprirent que c’était Nintendo qui en avait récupéré les droits. Une fois encore, c’est bel et bien de Momotaro Densetsu, le board game et non pas le RPG, qui revient sur le devant de la scène sans pour autant franchir les frontières japonaises.
Petite pépite japonaise au million d’exemplaires vendus, Momotaro est de ces adorables personnages un brin kawaï qui ont marqué la jeunesse de nombreux joueurs japonais. Faisant chaque année de nouveaux heureux, la licence aura connu des heures sombres avant de retrouver le chemin de la célébrité.
Par JJJ, le
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