Grâce à une technique de radiographie innovante, des chercheurs ont révélé les secrets d’une momie égyptienne vieille d’environ 1 900 ans. Des analyses leur ayant notamment permis de déterminer que la défunte était une enfant âgée de quelques années seulement.
La momie d’une enfant de cinq ans
Découverte en 1910 sur le site antique de Hawara, datant de l’époque où l’Égypte était administrée par l’Empire romain, la momie avait subi une série de scanners à rayon X il y a deux décennies. Dans le cadre de travaux récemment présentés dans le Journal of the Royal Society Interface, les chercheurs de l’université Northwestern de Chicago ont procédé à un examen approfondi de celle-ci en s’appuyant sur une technologie de pointe, qui leur a permis d’en apprendre davantage sur la défunte.
L’équipe a établi que, contrairement à ce suggérait le portrait attaché à la momie, une pratique courante dans l’Égypte antique sous domination romaine, la défunte n’était pas une femme adulte mais une enfant, si jeune qu’aucune de ses dents définitives n’était encore apparue. En se basant sur la taille de la momie, connue sous le nom de Hawara Portrait Mummy No.4 et actuellement conservée au sein de la collection du Block Museum of Art de la Northwestern University, les chercheurs américains ont estimé que celle-ci devait être âgée d’environ cinq ans au moment de sa mort.
Grâce à une combinaison inédite de tomographie assistée par ordinateur (CT) et de diffraction de rayons X, impliquant la projection de dizaines de microfaisceaux de rayons X plus fins que des cheveux humains, les scientifiques on pu établir une cartographie 3D de la momie, qui a notamment révélé la présence de petits objets sous les bandelettes.
Une étrange amulette
L’un de ces objets était un morceau de carbonate de calcium d’une grande pureté, dont la forme rappelait celle d’un scarabée, symbole de renaissance. La taille et le positionnement de l’objet suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une amulette, placée au niveau de l’abdomen de l’enfant afin de le protéger dans l’au-delà. Mais cela reste de l’ordre de la spéculation, en raison d’une résolution insuffisante pour déterminer avec précision la nature de l’objet.
Selon l’équipe, un objet en carbonate de calcium pur aussi imposant se révélait à l’époque particulièrement onéreux, ce qui donne une idée du statut social de la défunte, qui était probablement issue des hautes sphères de la société égyptienne, voire de la famille royale. Si ces nouvelles analyses n’ont pas permis d’établir la cause précise de la mort de la fillette, aucun signe de traumatisme squelettique n’a été identifié, ce qui permet d’exclure une fin violente.
En août dernier, des chercheurs britanniques avaient également utilisé l’imagerie 3D pour déballer des momies d’animaux égyptiens.
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
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