Shahindokht Molaverdi, assistante spéciale du président iranien Hassan Rohani, en charge des droits de la citoyenneté, risque 10 ans de prison pour avoir partagé un dessin représentant des familles monoparentales. En Iran, l’homosexualité est encore passible de la peine de mort. Sa nomination avait déjà déplu aux ultra-conservateurs.
Dix ans prison. C’est ce que risque Shahindokht Molaverdi, assistante spéciale du président Rohani, en charge des droits de la citoyenneté. Elle est accusée de « répandre la corruption morale », pour avoir partagé un dessin représentant des familles monoparentales. Le 15 mai, journée internationale de la famille, elle a partagé sur son compte Telegram un dessin de l’ONU représentant différentes formes de familles, dont des homoparentales. En dessous du dessin est écrit : « La structure de la famille a changé au cours des dernières décennies, mais l’ONU considère toujours qu’il s’agit d’un problème de société. » De même, elle a ajouté qu’il est important de « soutenir les familles vulnérables en temps de crise ».
Âgée de 54 ans, Mme Molaverdi, juriste ayant réalisé son mémoire de maîtrise sur les violences faites aux femmes, a été nommée vice-présidente d’Iran en 2013. En 2017, elle est nommée assistante spéciale auprès du président, en charge des droits de la citoyenneté. En réponse aux attaques, elle a répondu qu’elle avait accidentellement partagé le post, et l’a très vite supprimé.
Elle est toutefois accusée en vertu de l’article 639 du Code pénal islamique, qui condamne à 10 ans de prison toute personne accusée d’encourager ou d’inciter à la dépravation ou la corruption morale.