Alors que la NASA prévoit, dans le cadre du programme Artemis, de renvoyer des humains sur la Lune courant 2024, deux concepteurs danois travaillent activement sur un module lunaire qu’ils prévoient de tester prochainement dans l’environnement hostile du nord du Groenland.
Une conception innovante
Baptisé Lunark, ce module lunaire s’inspirant de l’art de l’origami a la particularité d’être extensible. Si l’idée que les astronautes assemblent un habitat sur la Lune semble séduisante sur le papier, en réalité, l’environnement très faible en gravité et leur encombrante combinaison spatiale représenteraient d’importantes contraintes. Pourvu d’un cadre compact en aluminium, lui conférant légèreté et solidité, le module a été pensé pour être facilement transporté : une fois posé sur la surface lunaire, le dispositif, qui contient mobilier, eau et autres ressources, se déplie facilement pour atteindre sa taille finale.
Dotés de coutures flexibles et étanches, 328 panneaux individuels tissés ensemble et fixés au cadre en aluminium constituent l’enveloppe extérieure du module. À l’intérieur (voir schéma ci-dessous), on retrouve des cabines insonorisées afin de préserver l’intimité des occupants, ainsi que des panneaux lumineux circadiens qui, comme leur nom l’indique, imitent les variations de la lumière du jour afin d’aider les astronautes à maintenir un rythme de vie sain.
On note par ailleurs la présence d’un réacteur à algues, fournissant des nutriments essentiels, des panneaux solaires permettant de maintenir les batteries chargées, un jardin vertical pour faire pousser des légumes frais, ainsi qu’une imprimante 3D afin d’obtenir les pièces nécessaires dans le cadre d’éventuelles réparations.
Trois mois dans le nord du Groenland pour tester le dispositif
Les concepteurs du module ont également intégré un véritable simulateur météorologique, qui peut utiliser les panneaux et haut-parleurs disposés à l’intérieur du module pour recréer des tempêtes, des matins ensoleillés ou des après-midis pluvieux afin de rompre la monotonie de la vie dans l’espace.
Sebastian Aristotelis et Karl-Johan Sørensen, duo de designers danois à la tête du bureau d’études SAGA Space Architects, ont passé ces derniers mois à finaliser les plans du module lunaire et à développer différents prototypes. Ils sont désormais prêts à construire la version finale du dispositif, conçu pour accueillir deux personnes, et prévoient de le tester en conditions réelles plus tard dans l’année, au cours d’un séjour de trois mois dans le nord du Groenland.
La nature inhospitalière des lieux devrait permettre à ses concepteurs de s’assurer que le module Lunark fonctionne correctement dans des conditions difficiles, avec des vents de la force d’un ouragan et des températures de -30 °C. Au cours de cette mission lunaire simulée, le duo vivra dans une solitude totale, et les leçons tirées de cette expérience éprouvante pourraient contribuer à l’orientation de la conception de futurs habitats lunaires.
Pour que cet ambitieux projet se réalise, SAGA Space Architects a récemment lancé une campagne de financement participatif sur Kickstarter, visant à récolter les fonds nécessaires à la construction d’un module Lunark grandeur nature.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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