La pandémie de coronavirus a affecté tous les secteurs, y compris le domaine de la recherche spatiale. L’Agence spatiale européenne a en effet dû arrêter temporairement quatre missions scientifiques afin de réduire le nombre de personnes qui travaillent sur les sites de l’agence, et éviter ainsi la propagation du virus.
Une mesure nécessaire pour la sécurité de tous
L’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé le 24 mars la suspension des opérations régulières de quatre de ses missions afin de réduire les besoins en personnel pendant la pandémie de coronavirus. L’ESA a déclaré qu’elle mettait en veille temporaire les missions scientifiques des quatre satellites Cluster en orbite terrestre, du vaisseau spatial Solar Orbiter, de l’ExoMars Trace Gas Orbiter et du Mars Express Orbiter. Ces quatre missions spatiales passeront ainsi en mode sans échec, suspendant toutes les opérations scientifiques les concernant.
Il faut savoir que l’ESA a mis en œuvre très tôt des mesures d’atténuation des risques face à la pandémie. La grande majorité du personnel de l’agence travaille notamment à distance depuis près de deux semaines. Seul le personnel clé effectuant des tâches critiques, notamment la maintenance des opérations spatiales en temps réel, est toujours présent sur place dans les établissements de l’ESA à travers l’Europe. En mettant ces quatre missions en pause, l’agence veut réduire encore plus le nombre de ses effectifs sur le terrain, notamment au Centre européen des opérations spatiales de Darmstadt, en Allemagne.
« Notre priorité est la santé de notre main-d’œuvre, et nous allons donc réduire l’activité sur certaines de nos missions scientifiques, en particulier sur les engins spatiaux interplanétaires, qui nécessitent actuellement le plus grand nombre de personnel sur site », a déclaré Rolf Densing, directeur des opérations à l’ESA, dans un communiqué. L’agence a également déclaré que lorsque le pire de l’épidémie sera passé et que le personnel reviendra du travail à distance, les instruments reprendront leurs opérations normalement. Il a ajouté que la non-disponibilité des sondes pendant une période temporaire n’aurait qu’un impact négligeable sur leurs missions.
Une disposition spéciale parfaitement maîtrisée
L’agence a voulu rassurer le public sur le fait que ces vaisseaux spatiaux sont tous sur des orbites stables et sont parfaitement sécurisés face à ces nouvelles dispositions. « Ces sondes sont conçues pour maintenir en toute sécurité de longues périodes avec une interaction limitée ou nulle avec le sol, nécessaires par exemple pour les périodes qu’elles passent derrière le Soleil, quand aucun contact radio n’est possible pendant des semaines », a expliqué Rolf Densing. « Les missions peuvent rester en toute sécurité dans ce mode de fonctionnement pendant des mois, si la durée des mesures d’atténuation du coronavirus l’exige », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le personnel de l’ESA continue de contrôler plusieurs missions de l’agence, notamment celle du véhicule BepiColombo qui est en route vers Mercure. Ce vaisseau spatial devrait effectuer un survol de la Terre en avril pour ajuster sa trajectoire vers la planète. L’agence a indiqué que seul un très petit nombre d’ingénieurs sera sur place pour effectuer la manœuvre. Pour l’instant, l’ESA, comme le reste du monde, ignore combien de temps ces mesures spéciales seront appliquées. L’agence a cependant précisé que la décision de reprendre les missions sera prise indépendamment pour chacune d’entre elles.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Numérama
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