“Pour faire de l’histoire, il faut des traces, et le problème des femmes est qu’elles sont absentes des archives”, a affirmé l’historienne et universitaire spécialiste de l’histoire des femmes, Muriel Salle, en 2020. S’il est difficile de raconter l’histoire des femmes, cela l’est encore plus pour raconter l’histoire des femmes migrantes. Alors qu’elles ont été marquantes, elles sont particulièrement inexistantes des archives. Aujourd’hui, afin de les mettre en avant, nous vous proposons de découvrir l’histoire de six migrantes oubliées.
Bathilde
Pour commencer, parlons de Bathilde. Née vers 630, elle est une reine des Francs et épouse de Clovis II. Elle est reconnue comme sainte par l’Église catholique. Alors qu’elle n’a que 14 ans, elle arrive sur le territoire gaulois en tant qu’esclave. Peu de textes ont été écrits sur elle. Il existe certaines biographies à son sujet. Celles-ci sont toutefois remaniées et les origines de Bathilde y sont contestées. Alors que certains textes la disent venant d’une famille aristocratique, d’autres la disent issue d’une famille modeste. L’on sait toutefois qu’elle est originaire d’une Angleterre anglo-saxonne. L’on sait également qu’Erchinoald, maire du palais du roi, est celui qui la conduit en Gaule afin d’en faire sa servante. À la mort de sa femme, ce dernier décide d’épouser Bathilde. Celle-ci est néanmoins contre. Elle s’enfuit alors et se réfugie dans un couvent. Lorsqu’elle est retrouvée, Erchinoald est par chance remarié. Il prend la décision de l’offrir au roi Clovis II. Rapidement, il tombe amoureux et l’épouse. Bathilde devient ainsi reine. C’est à la mort du roi, en 657, qu’elle obtient du pouvoir et devient régente durant deux ans. C’est finalement en 665 qu’elle quitte le pouvoir, sans que personne ne sache pourquoi. Elle termine ses jours à l’abbaye de Chelles en tant que religieuse. Elle décède le 30 janvier 680.
Il est grotesque de considérer Solitude ou les Nardal comme des migrantes