La pollution constitue actuellement l’un des plus grands problèmes auxquels les êtres vivants sur Terre font face. Si les humains essaient de trouver des moyens pour limiter la pollution qu’ils engendrent, la nature essaie de s’adapter à la situation. C’est en tout cas le cas de certains microbes terrestres et marins qui ont évolué pour être capables de dégrader le plastique.
Plus de 30 000 enzymes microbiennes capables de dégrader les plastiques découverts
Si l’air est essentiellement pollué par le dioxyde de carbone et les autres gaz à effet de serre, l’une des principales sources de pollution des océans et du sol est le plastique. Si les humains déploient divers moyens pour lutter contre cette forme de pollution, la nature fait aussi sa part. Selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université de technologie de Chalmers, en Suède, les microbes aux quatre coins du monde – aussi bien dans les zones aquatiques que terrestres – évoluent pour dégrader le plastique. Cette découverte est une excellente nouvelle dans le contexte actuel de lutte contre la pollution et ses effets néfastes.
Plus précisément, l’étude – dont les résultats ont été publiés dans la revue mBIO – indique qu’une grande quantité d’enzymes microbiennes susceptibles de décomposer le plastique a été détectée partout dans le monde. En effet, après avoir analysé plus de 200 millions de gènes contenus dans des échantillons environnementaux dans le monde entier, les chercheurs ont trouvé 30 000 enzymes différentes qui pourraient dégrader 10 types de plastique différents. Dans les détails, 18 000 de ces enzymes ont été trouvées dans des échantillons de sol prélevés dans 38 pays.
Et les 12 000 restants proviennent d’échantillons d’océan de 67 endroits différents. En plus de la découverte de ces enzymes, il a aussi été constaté que plus la pollution plastique dans une zone donnée était élevée, plus le niveau d’enzymes dans cette zone était élevé. Selon les scientifiques, cela pourrait indiquer que plus les microbes sont exposés aux particules de plastique, plus leur capacité à dégrader le plastique augmente. Ces résultats ont été obtenus en utilisant la modélisation informatique pour rechercher lesdites enzymes, puis en combinant ces données avec les chiffres officiels de la pollution par les déchets plastiques dans les pays et les océans.
Une bonne nouvelle, mais aussi un signe alarmant
« À l’aide de nos modèles, nous avons trouvé plusieurs sources de preuves soutenant le fait que le potentiel de dégradation du plastique du microbiome mondial est fortement corrélé avec les mesures de la pollution plastique de l’environnement – une démonstration significative de la façon dont l’environnement réagit aux pressions que nous lui imposons », a ainsi expliqué Aleksej Zelezniak, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. Autrement dit, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle, même si le scientifique admet également que, pour l’instant, on en sait très peu sur ces enzymes.
Mais s’il s’agit effectivement d’une bonne chose, c’est également une découverte qui illustre la gravité du problème de la pollution plastique dans le monde. « Nous ne nous attendions pas à trouver un si grand nombre d’enzymes dans autant de microbes et d’habitats environnementaux différents. C’est une découverte surprenante qui illustre bien l’ampleur du problème », a expliqué Jan Zrimec, coauteur principal de l’étude, selon un rapport de The Guardian. Étant donné les constatations liées à cette étude, les scientifiques vont continuer leurs recherches sur ces enzymes, notamment afin de tester les candidats enzymatiques les plus prometteurs en laboratoire.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
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