Le mercure est un métal lourd qui se présente sous forme liquide à température ambiante. Il a une couleur argentée et un point de fusion très bas. Il est aussi connu pour sa toxicité, qui varie selon la forme chimique sous laquelle il se présente. Quels sont les risques si nous entrons en contact avec du mercure liquide ? Comment expliquer que certaines personnes n’aient pas été gravement intoxiquées par le mercure ?
Les propriétés du mercure
Le mercure a une viscosité proche de celle du lait ou de l’eau, mais sa densité est 13 fois plus élevée que celle de l’eau. Ainsi, quelques gouttes de mercure pèsent beaucoup plus lourd qu’on ne le pense.
Le mercure existe sous différentes formes dans l’environnement, certaines organiques et d’autres inorganiques. Ces formes ont des caractéristiques chimiques très différentes, qui influencent leur niveau de dangerosité.
Le mercure élémentaire peut provoquer des problèmes de santé s’il est ingéré à des doses relativement élevées. Le méthylmercure, une forme organique du mercure, est des centaines de fois plus nocif que le mercure élémentaire.
Le contact cutané avec le mercure n’est pas si dangereux
Le mercure élémentaire est peu absorbé par la peau, qui joue un rôle de barrière pour empêcher les substances de pénétrer ou de sortir du corps sans contrôle. Il est moins absorbé que par les intestins, qui sont les organes les plus efficaces pour absorber les substances.
Ainsi, toucher du mercure avec les mains n’est pas aussi risqué qu’on pourrait le croire. Seule une petite quantité de mercure peut passer à travers la peau, ce qui limite les effets toxiques.
Cependant, le mercure n’est pas sans danger. Il peut être très dangereux selon la façon dont il entre dans l’organisme et la forme sous laquelle il se trouve. La toxicité du mercure dépend donc de la voie d’exposition et du type de composé.
Les voies d’exposition les plus dangereuses au mercure
La voie digestive est l’une des plus dangereuses pour le méthylmercure, qui peut se retrouver dans les aliments contaminés par cette substance.
La voie respiratoire est la plus dangereuse pour le mercure élémentaire, qui peut se vaporiser. L’inhalation de ses vapeurs peut avoir des conséquences graves sur le système nerveux et peut aussi endommager les poumons et d’autres organes.
La voie transplacentaire est aussi très dangereuse pour le fœtus, qui est particulièrement sensible à la toxicité du mercure. Le nouveau-né ou le fœtus meurt souvent peu après la naissance et, dans la plupart des cas où il survit, il présente des anomalies du système nerveux.
Les effets néfastes du mercure
L’ingestion de mercure peut être fatale. C’est ce qui s’est passé à Minamata, au Japon, où plus de 50 000 personnes ont souffert d’un empoisonnement aigu au mercure et où un grand nombre de personnes sont mortes au cours de la première moitié du 20e siècle. Cette catastrophe a été causée par le rejet de méthylmercure dans la baie de Minamata par une entreprise chimique.
Le mercure et ses dérivés affectent les systèmes nerveux central et périphérique, ainsi que les reins. Ils peuvent causer des troubles cognitifs et moteurs, une insuffisance rénale, des tremblements, des insomnies, des pertes de mémoire, des effets neuromusculaires, des maux de tête et des convulsions.
La toxicité du mercure peut aussi réduire le quotient intellectuel. Les symptômes d’intoxication comprennent l’engourdissement des mains et des pieds, le manque de coordination et la faiblesse musculaire.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le mercure figure parmi les dix produits chimiques ou groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé publique.