09. L’Échange
On ne présente plus le Clint Eastwood réalisateur. Les faits racontés dans ce film sont si incroyables que le spectateur ne peut croire à la réalité de cette histoire. Et pourtant. En 2008, l’emblématique acteur passe une nouvelle fois derrière la caméra pour mettre en scène L’Échange, inspiré d’une sordide histoire vraie. En 1928 à Los Angeles, un jeune garçon de neuf ans, Walter, disparaît. Sa mère Christine Collins (convaincante Angelina Jolie) fait appel à la police pour le retrouver. Quelques mois plus tard, les policiers du LAPD retrouvent un garçon. Ils sont persuadés que c’est Walter, malgré les contestations de Christine Collins.
Cette histoire de disparition étrange s’inspire par ailleurs des terribles meurtres de Wineville à la même époque. Clint Eastwood nous plonge avec aisance dans cette partie peu fréquentée des États-Unis, un ranch, où se déroulaient les pires crimes qu’il pouvait y avoir. Les scènes de nuit dans cet endroit reculé sont terrifiantes et filent les chocottes. Le réalisateur parvient savamment à alterner entre la modernité d’un Los Angeles des années 1920 et un monde hostile, reculé, où les crimes sont rois.
Si le film se focalise sur les mystérieuses disparitions d’enfants et le laxisme de la police en quête de retrouver un peu de prestige, L’Échange n’oublie pas d’aborder des thèmes importants et pertinents pour l’époque. On y suit alors une femme délaissée, malmenée, moquée, que les forces de l’ordre n’écoutent pas et méprisent. Seule contre tous, elle doit se débrouiller au milieu de ce monde d’hommes, et cruel, pour espérer retrouver son fils. Le récit est aussi dérangeant qu’il est passionnant. Mené de péripétie en péripétie comme son héroïne, le spectateur est en alerte constante, à l’affût du moindre indice. Malgré son sujet sombre, L’Échange se clôt avec un message rassurant d’optimisme.