Médicament utilisé pour traiter le diabète, l’exénatide pourrait réduire le risque de développer la maladie de Parkinson, selon ces recherches laissant entrevoir de nouvelles possibilités pour traiter ce trouble neurodégénératif.
Des découvertes surprenantes
Après des années de recherches contradictoires, une étude de grande envergure menée en 2018 a confirmé un lien entre le diabète de type 2 et la maladie de Parkinson. Portant sur plusieurs millions de sujets, celle-ci a notamment révélé que les diabétiques de type 2 avaient 32 % plus de chances de développer la maladie de Parkinson. Parallèlement à ces résultats, d’importantes recherches préliminaires sur l’Homme ont exploré les effets d’un médicament appelé exénatide sur les symptômes de la maladie de Parkinson.
Plus récemment, une étude contrôlée par placebo sur une cohorte de 60 patients atteints de cette maladie invalidante a suggéré que l’exénatide pourrait ralentir la progression des symptômes moteurs dégénératifs.
Dans le cadre de cette nouvelle étude publiée dans la revue Brain, les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de plus de 100 000 patients atteints de diabète de type 2. La cohorte a été divisée en différents groupes en fonction du traitement médicamenteux contre le diabète qui leur avait été administré. Ce qui a permis à l’équipe de mettre en évidence des taux nettement plus faibles de maladie de Parkinson chez les sujets atteints de diabète prenant l’une de ces deux classes de médicaments pour le traiter : les agonistes GLP-1 (dont fait partie l’exénatide) et les inhibiteurs DPP4.
Conçus pour se lier aux protéines réceptrices présentes sur les cellules du pancréas et des neurones et les activer, les agonistes GLP-1 permettent de stimuler la sécrétion d’insuline, ce qui abaisse les niveaux de glucose dans le sang et déclenche un mécanisme capable de protéger les neurones d’éventuels dommages.
Un essai clinique de phase 3 actuellement en cours
Selon les auteurs de l’étude, ces résultats contribuent assurément à renforcer le lien entre le diabète de type 2 et la maladie de Parkinson, et suggèrent qu’un composé tel que l’exénatide peut réellement influencer l’évolution de la maladie, et pas seulement en améliorer les symptômes. Actuellement, ceux-ci mènent un essai clinique de phase 3 visant à déterminer précisément les effets du médicament sur la progression de ce trouble neurodégénératif. Rassemblant 200 sujets, celui-ci implique la prise hebdomadaire d’exénatide ou d’un placebo sur une période de deux ans.
« Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires afin de confirmer les implications cliniques de ce composé, il est important que les médecins prennent en compte les facteurs de risque de la maladie de Parkinson lorsqu’ils prescrivent des médicaments destinés à traiter le diabète de type 2 à leurs patients », conclut Li Wei, co-auteur principal de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
Étiquettes: diabete, exénatide, traitement, maladie de Parkinson
Catégories: Actualités, Santé
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