Après une blessure, notre corps a la merveilleuse capacité de se cicatriser et de faire « peau neuve ». En revanche, cela n’est vrai que pour les blessures relativement peu graves où l’on n’a pas été profondément blessé. Mais qu’en est-il lorsqu’on perd beaucoup de muscles, de tissus et de cellules à la suite d’un grave accident ou d’une opération chirurgicale ? Là, ça devient plus compliqué. Mais ce gel va peut-être apporter des réponses…
L’acide hyaluronique, la base de la reconstruction du corps
En effet, pendant des années, les médecins ont cherché des moyens pour remplir le vide laissé sur le corps par les accidents, les graves blessures ou les opérations chirurgicales. Pour ce faire, ils ont essayé par exemple de prélever des cellules (comme de la graisse) sur d’autres parties du corps. Il se peut aussi qu’ils aient recouru à des implants synthétiques. Toutefois, ces méthodes se sont avérées peu efficaces ou inadaptées à leurs patients jusqu’au moment où ils découvrirent une autre solution : l’acide hyaluronique.
Vous en avez peut-être déjà entendu parler ? L’acide hyaluronique (AH) est très à la mode dans le domaine de la chirurgie plastique. S’il y a bien un traitement que les stars aiment bien que leur prodigue leur médecin, c’est le gel d’acide hyaluronique qui s’injecte sous la peau et qui permet de « repulper » certaines parties devenues flasques du corps, d’effacer les rides et de donner globalement une nouvelle apparence physique.
L’avantage avec l’AH étant que c’est une molécule biodégradable, facile à utiliser et qui peut s’adapter à toutes les parties du corps. Une fois injecté dans le corps, les macrophages entrent dans le gel et attirent les autres cellules pour former des vaisseaux sanguins et créer des tissus qui vont cicatriser les blessures.
Par conséquent, les médecins ont utilisé l’AH comme base pour établir une méthode pour reconstruire les cellules et tissus perdus du corps humain. Mais, au départ, les résultats étaient peu encourageants.
Recréer un tissu normal : un but difficile à atteindre
Le problème voyez-vous, c’est par rapport à la taille de l’espace à combler. Si l’injection du gel à l’AH est efficace pour améliorer l’apparence, ce n’est pas la même affaire quand il s’agit de reconstruire les cellules du corps. En effet, quand l’espace à combler est conséquent, la revascularisation est délicate. Le gel étant trop mou, le tissu n’a pas la rigidité suffisante et la régénération cellulaire est incomplète. Bien que les chercheurs aient tenté d’empêcher l’affaissement du tissu en liant les molécules entre elles, cela nécessite de créer une multitude de liens. Or le maillage 3D devient alors trop étroit pour que les macrophages et autres cellules puissent pénétrer dans l’AH et reconstruire un tissu normal.
Un chirurgien reconstructeur a trouvé comment régler le problème
Sashank Reddy, un chirurgien reconstructeur de la Johns Hopkins University School of Medicine, située à Baltimore, aux Etats-Unis, a réussi à trouver l’équilibre qui permettrait à l’AH de reconstruire les cellules et muscles du corps.
La solution qu’il a trouvée est le maillage 3D. Cela consiste à utiliser des nanofibres de polycaprolactone (un polymère) pour renforcer la structure du gel hyaluronique. Ces fibres se lient rapidement aux molécules de l’AH et évitent ainsi au gel de s’affaisser. La matrice ainsi créée est à la fois suffisamment solide et suffisamment large pour que les macrophages pénètrent aussi dans le gel.
Ce procédé, testé sur des lapins, a permis de constater que le gel pouvait créer une revascularisation complète et ainsi reconstruire les muscles, la peau et même la graisse. En tout cas, Sashank Reddy et son équipe croient fermement en leur concept et ont même déjà créé une startup, LifeSprout, pour mettre en vente le gel.
Par Micka Hanitrarivo, le
Source: Futura Sciences
Étiquettes: tissus, chirurgie, muscles, cellules, accident, medecin
Catégories: Actualités, Santé
Il faudrait aussi trouver un gel qui ferait fondre la graisse des diabétiques