
Des chercheurs chinois ont développé un tissu ultra-résistant. Constitué de nanotubes de carbone, il surpasse largement le Kevlar, avec une épaisseur de moins de 2 millimètres suffisante pour arrêter une balle.
Matériau record
Les protections pare-balles absorbent et dispersent l’énergie cinétique du projectile grâce à un maillage robuste de fibres. Dans le cas de l’incontournable Kevlar, commercialisé au début des années 1970, celles-ci sont constituées d’aramides, groupe de polymères connus pour leur résistance extrême.
Planchant depuis des années sur une alternative encore plus efficace, Jin Zhang, de l’université de Pékin, et ses collègues ont renforcé ces chaînes de polymères à l’aide de nanotubes de carbone. Ces derniers vont empêcher les molécules de « glisser » et de se désaligner, contribuant ainsi au maintien de l’intégrité structurelle du réseau de fibres.
Les propriétés record du nouveau matériau, qui n’a pas été officiellement nommé, impliquent une épaisseur nettement moindre pour obtenir un effet pare-balles équivalent à celui des protections les plus efficaces sur le marché. « Il surpasse toutes les fibres polymères macroscopiques haute performance développées à ce jour », se réjouissent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Matter.
A sheet of fabric that is three times stronger than Kevlar could stop a bullet despite being just 1.8 millimetres thick, thanks to the addition of carbon nanotubes that keep its molecules aligned https://t.co/mL7SRQh1kn
— New Scientist (@newscientist) November 1, 2025
Des expériences ont montré qu’une seule couche (0,6 millimètre) permettait de réduire d’environ un tiers la vitesse d’une balle voyageant à 300 mètres par seconde, et que trois (1,8 millimètre) suffisaient à la stopper complètement. En comparaison, 4 millimètres de Kevlar étaient nécessaires pour obtenir le même résultat.
Des avantages de taille
Selon Zhang, la résistance hors norme du nouveau matériau ouvre la voie à son utilisation à la fois dans les gilets pare-balles, mais également l’industrie aéronautique et automobile, pour des véhicules encaissant encore mieux les chocs.
De son côté, Julie Cairney, de l’université de Sydney, estime que la combinaison de fibres et de nanotubes de carbone pourrait déboucher sur de nouveaux composites qui pourraient être facilement produits par les infrastructures industrielles existantes.
« Dans le domaine militaire, ils permettraient de créer des protections encore plus efficaces sans sacrifier la mobilité », conclut-elle.
Précédemment, des chercheurs avaient créé une cotte de mailles pare-balles capable de se rigidifier à la demande.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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