Une équipe de chercheurs américains a démontré que l’incorporation au ciment conventionnel des fibres issues du déchiquetage de masques chirurgicaux permettait d’obtenir un béton globalement plus performant.
Donner une seconde vie aux masques chirurgicaux
La pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation sans précédent de l’utilisation des masques faciaux jetables à l’échelle mondiale, constituant aujourd’hui une forme de déchets particulièrement abondante se retrouvant souvent dans la nature. S’il avait été précédemment montré que ces dispositifs pouvaient être transformés en batteries flexibles et peu coûteuses, de récents travaux publiés dans la revue Materials Letters suggèrent une application beaucoup plus basique.
L’incorporation de minuscules fibres au béton lors de son brassage étant connue pour le renforcer et réduire sa tendance à se fissurer, les chercheurs de l’université de Washington se sont demandé si le polypropylène ou le polyester provenant de masques faciaux usagés pouvaient être utilisés à ces fins.
Après avoir retiré les barrettes nasales en métal et les attaches des masques, les chercheurs ont déchiqueté le tissu restant en fibres d’une longueur de 5 à 30 mm. Ces dernières ont ensuite été traitées à l’aide d’une solution d’oxyde de graphène, formant un revêtement leur permettant de se lier plus efficacement à la pâte de ciment.
Une résistance à la traction impressionnante
Lorsque le ciment renforcé à hauteur de 0,1 % par ce type de fibres a été testé un mois après son durcissement, l’équipe a constaté qu’il présentait une résistance à la traction par fendage supérieure de 47 % à celle du ciment Portland traditionnel, pour une résistance à la compression inférieure de 3 % seulement.
« Ces travaux confirment que les masques jetables peuvent être recyclés efficacement pour une application à grande échelle », estime Xianming Shi, auteur principal de l’étude.
Il y a quelques semaines, des chercheurs australiens avaient de leur côté montré que l’utilisation d’un béton durable à base de pneus usés pouvait allonger la durée de vie des constructions tout en contribuant à résoudre le problème environnemental que représentent ces équipements.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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