
Si Mars est aujourd’hui stérile et désolée, elle ne l’a pas toujours été. L’analyse de roches argileuses renforce l’idée de fortes précipitations et de conditions tropicales à sa surface dans un passé lointain.
Kaolinite martienne
Suite à la découverte de roches inhabituellement claires dans le cratère Jezero, le rover Perseverance a déployé ses instruments optiques pour étudier. leur composition. Les données collectées indiquent qu’il s’agit de kaolinite. Sur Terre, ce type d’argile riche en aluminium est associé à des environnements chauds et humides, comme les forêts tropicales.
« L’observation de kaolinite sur Mars, aujourd’hui froide et aride, témoigne de son passé beaucoup plus bleu », écrivent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Communications Earth & Environment.
En comparant sa structure à celle d’échantillons anciens prélevés en Afrique du Sud et en Amérique du Nord, Adrian Broz, de l’université Purdue, et ses collègues ont mis en évidence d’étroites similitudes. Celles-ci suggèrent qu’elles se sont formées dans des affleurements rocheux dépouillés d’autres minéraux par des millions d’années de précipitations régulières.
Selon l’équipe, les clichés capturés par les orbiteurs martiens suggèrent la présence potentiels gisements massifs de kaolinite dans la même région. Leurs futures analyses par Perseverance ou d’autres rovers pourraient appuyer l’hypothèse d’une planète rouge s’apparentant autrefois à une vaste oasis.

Éclairer le passé de la planète rouge
L’époque et les circonstances exactes de l’assèchement de notre voisine sont discutées. Nos modèles suggèrent que Mars a perdu son eau de surface il y a entre 3 et 4 milliards d’années. Consécutivement à l’effondrement de son champ magnétique, qui a exposé son atmosphère aux vents solaires.
L’étude d’autres kaolinites et roches martiennes pourrait permettre de préciser cette chronologie, et également éclairer l’habitabilité passée de la planète. « Toute vie à besoin d’eau », conclut Broz.
Il y a quelques mois, le rover chinois Zhurong avait identifié les vestiges d’immenses plages martiennes, renforçant largement l’idée qu’un océan ait autrefois couvert une bonne partie du nord de la planète rouge.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
Étiquettes: mars, perseverance
Catégories: Actualités, Espace