Mauvaise nouvelle pour les manchots royaux, la plus grande colonie de l’espèce située dans les îles de l’océan Austral voit ses membres diminuer de plus en plus. À l’échelle mondiale, c’est un tiers des manchots royaux qui ont disparu.
UNE DISPARITION PROGRESSIVE DES MANCHOTS ROYAUX
Découverte en 1962, la colonie située dans le sud de l’océan indien dans l’archipel Crozet comptait à l’époque quelques 300 000 couples. En 1982-1988, ce nombre est grimpé jusqu’à 500 000 pour, 35 ans plus tard, n’atteindre plus que 60 000 membres.
À l’échelle de la planète, cela veut dire qu’un tiers des manchots royaux du monde ont disparu. Le recensement de ces animaux est assez évident puisqu’il se reproduisent sur un terrain plat et nu, ce qui les rend facilement détectables. Ce déclin observé témoigne d’un phénomène progressif au fil des années.
DES HYPOTHÈSES VARIÉES
Cette chute de la population de manchots royaux pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs qui ne sont pour l’instant que des hypothèses proposées par les scientifiques. Le premier élément à prendre en compte pour les scientifiques serait le dipôle de l’océan indien de 1997, un phénomène d’interaction entre l’océan et l’atmosphère entraînant une alternance d’évènements positifs et négatifs qui ont affecté la capacité à se nourrir des manchots sur l’île de la Possession, la 2ème plus importante île de l’archipel.
Les chats sauvages et les souris qui n’ont d’ordinaire pas pour habitude de s’en prendre aux poussins des manchots royaux, s’attaquent pourtant désormais aux albatros. Aucune étude n’a encore été menée, mais il est possible que les prédateurs s’en prennent aussi aux manchots. Les maladies et les parasites pourraient également être une cause du déclin. En effet, il n’y a pas encore de données pour les îles de l’archipel mais on sait que les tiques qui transmettent la maladie de Lyme sont un fléau pour les oiseaux de mer. Le choléra aviaire, quant à lui, fait des ravages parmi les oiseaux de mer d’autres îles de l’océan indien.
Enfin, le réchauffement climatique n’est pas à exclure des causes probables de l’effondrement de la colonie. Le début du déclin dans les années 1990, coïncide avec le phénomène métrologique d’El Niño qui a réchauffé les eaux de l’océan indien rendant plus difficile l’alimentation des manchots. De plus, une étude a révélé qu’avec le réchauffement climatique, ce sont 70 % des manchots royaux dans le monde qui seront forcer à quitter leurs territoires d’ici à 2100.
Par Léa Philippe, le
Source: gurumed
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