Depuis plusieurs années, le nombre de franchises au cinéma a crû de façon considérable. Terminator, Transformers, Indiana Jones, Jurassic Park sont autant d’oeuvres qui ont bercé notre enfance avant de se retrouver à nouveau diffusées sur grand écran. La réussite de leur retour est basée sur un point fondamental : la nostalgie du fan.
Commençons par le début : les sociétés de production utilisent la nostalgie des fans en leur proposant de se replonger dans un univers qu’ils ont apprécié. Elles adaptent des oeuvres diffusées à la fin du 20e siècle pour les vendre au même public, aujourd’hui, adulte et toujours membre de la même communauté de fans. Leur nostalgie les pousse à se remémorer les bons moments passés devant Star Trek : La Colère de Khan (1982) et c’est donc tout naturellement qu’ils se tourneront vers l’adaptation de J.J. Abrams dans l’espoir d’y redécouvrir un univers familier relativement proche des oeuvres originales.
GRÂCE À INTERNET, LES FANS SONT AUSSI COMMUNICANTS
Créer l’engouement des fans pour une nouvelle adaptation, c’est aussi les faire participer à sa création. De nos jours, l’annonce du grand retour d’une saga est toujours suivie d’une campagne de communication reprise par les internautes et futurs spectateurs. Ces derniers suivent avec intérêt chacune des informations relayées par les sociétés de production. Devenus communicants, ils s’intègrent dans le processus de promotion de l’oeuvre, se débarrassant du statut de simple spectateur.
Évidemment, la simple annonce du retour d’une saga ne suffit pas à faire de son nouvel opus un succès : là encore, il faudra faire appel à la nostalgie du spectateur. En plus (ou à défaut) d’un scénario bien ficelé, certains films font référence aux autres opus de la même saga : cela permet de situer la dernière production dans la chronologie de la franchise et de faire un clin d’oeil au spectateur.
Comme pour flatter le fan de longue date, les scénaristes et réalisateurs placent des indices plus ou moins flagrants dans leurs prequels, sequels, reboots ou spin-offs. C’est le cas de Jurassic World : le petit dernier de la saga Jurassic Park a multiplié les références aux premiers films si bien que nombreux ont été les spectateurs à traquer inlassablement les derniers « easter eggs » cachés dans le long métrage. De la flagrante banderole à la réutilisation des dinosaures, le film compte plus de 30 références aux premiers longs-métrages apportant un aspect ludique au film. Nous verrons si ce sera la même chose avec Jurassic World 2.
Toutefois, si les fans sont flattés, ils ne sont pas dupes. Ils sont conscients que les franchises occupent une grosse partie du paysage audiovisuel et que les studios sont tous à la recherche de la prochaine saga spectaculaire adaptable en trois films minimum. De nombreuses voix s’élèvent chaque année devant le calendrier des sorties, déplorant la qualité variable des franchises qui choisissent de copier les premiers opus ou, à l’inverse, d’en modifier l’univers. Ce fut le cas pour Indiana Jones et le Crâne de Cristal. À la sortie du long-métrage, les fans et l’équipe du film n’ont pas tardé à se plaindre d’une fin considérée comme grotesque. Shia LaBoeuf, l’acteur du film a déclaré :
« J’AI L’IMPRESSION D’AVOIR GÂCHÉ UNE SAGA QUE LES FANS ADORENT »
Le respect de l’univers de l’oeuvre originale touche particulièrement le fan qui s’est investi d’une façon ou d’une autre dans la promotion de l’oeuvre. En fin de compte, c’est toujours le spectateur qui décide si le film restera dans les annales et connaîtra un succès commercial ou tombera dans l’oubli, d’autant plus si son affection pour l’oeuvre originale est mise à l’épreuve.
Si certains interprètent le renouvellement continu de franchises comme la preuve du manque d’idées du cinéma hollywoodien, d’autres s’accordent sur le fait qu’il répond à une demande du public. Dans tous les cas, ces franchises nous divertissent et, généralement satisfaits, les spectateurs redemandent ces films faits pour les fans, par les fans.