
Lors de l’étude au long cours d’un groupe de macaques japonais, des scientifiques ont documenté des interactions intrigantes avec les individus décédés, assimilées au deuil.
Des observations intrigantes
Publiés dans la revue Primates, ces travaux ont impliqué le suivi étroit d’une population de Macaca fuscata de la préfecture d’Okayama sur une période de 14 ans. Selon Masayuki Nakamichi, les réactions de ces singes face à la perte d’un membre du groupe étaient largement conditionnées par leur proximité sociale.
Globalement, les macaques entretenant des relations étroites avec les individus décédés étaient nettement plus susceptibles de rester près de leur dépouille, suggérant selon l’équipe « des capacités émotionnelles comparables à la compassion humaine », et « l’influence des liens sociaux forts sur leur comportement ».
Il s’est également avéré que la période de l’année avait une incidence. Sur trois des quatre décès survenus en été, caractérisés par l’infestation rapide du cadavre, les macaques restaient à bonne distance du défunt. Suite à la mort d’un mâle de haut rang durant l’hiver, plusieurs membres du groupe ont été observés en train de se « recueillir » près de sa dépouille, et une jeune femelle la toiletter longuement.
The monkeys displayed a tendency to continue grooming the corpses of those they had close social relationships with, which may suggest a form of mourning. https://t.co/dgvrnfsm6G
— IFLScience (@IFLScience) June 29, 2025
« Il est probable que la jeune femelle ait eu de telles interactions avec lui avant sa mort, et qu’ils partageaient par extension un lien étroit », écrivent les chercheurs, estimant que les comportements documentés pourraient représenter « une étape fondamentale dans la prise de conscience de la mort ».
D’autres exemples
Ces dernières années, des recherches similaires ont révélé des réactions similaires chez un certain nombre d’espèces, avec notamment des orques, des dauphins et des chimpanzés déplaçant ou transportant longuement les dépouilles de leurs petits.
L’an passé, des scientifiques avaient constaté que les chats semblaient également porter le deuil de leurs compagnons, y compris les chiens, et également documenté un tragique et mystérieux rituel chez des éléphants d’Asie.