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Des levures transforment l’urine humaine en un précieux matériau biomédical

Peu coûteuse, l’approche s’inspire de la fermentation de la bière

Urine
— Csaba Deli / Shutterstock.com

Si elle constitue un excellent fertilisant naturel, de nouvelles recherches montrent que l’urine peut également être facilement transformée en un matériau précieux grâce au concours de levures génétiquement modifiées.

Ostéolevure

L’hydroxyapatite est le principal constituant de notre squelette et de l’émail dentaire. C’est pourquoi ce composé minéral robuste est intégré dans les implants osseux et utilisé dans le cadre les procédures visant à traiter des dents fragilisées.

Chez les humains et les autres vertébrés, elle est produite par des cellules spécialisées appelées ostéoclastes, qui vont combiner phosphates et hydroxydes de calcium. Sa culture en laboratoire se révélant assez coûteuse, des chercheurs de Berkeley ont exploré une approche prometteuse, impliquant des levures.

Leur choix s’est porté sur Saccharomyces boulardii qui, à la manière des ostéoclastes, extrait les minéraux présents dans son environnement et les stocke ensuite dans des structures cellulaires appelées vacuoles.

Yasuo Yoshikuni et ses collègues ont modifié génétiquement l’espèce fongique afin qu’elle prélève le calcium et le phosphate et les transforme en hydroxyapatite. Des expériences impliquant de l’urine humaine ont montré que leur « ostéolevure » produisait jusqu’à 1 gramme d’hydroxyapatite par litre d’urine en moins de 24 heures.

Une approche rentable

L’approche, dont le rendement pourrait être facilement amélioré, ne nécessite ni équipements coûteux, ni températures élevées. Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, ont expliqué s’être inspirés de la fermentation de la bière.

Selon leurs calculs, pour une ville américaine d’environ un million d’habitants comme San Francisco, le coût de production d’un kilo d’hydroxyapatite serait d’à peine 19 dollars. Il pourrait ensuite être vendu entre 3 et 10 fois plus cher.

Implémentée dans les stations d’épuration, elle faciliterait également l’élimination de l’urine des eaux usées.

Précédemment, des bactéries avaient été utilisées pour transformer les problématiques déchets plastiques en paracétamol.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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