Des cellules attaquent une cellule cancéreuse via Shutterstock
Des scientifiques américains ont fait une incroyable découverte qui se révèle être un véritable espoir dans le traitement de la leucémie, et du cancer en général. Ils ont remarqué que des anticorps avaient une influence particulièrement surprenante sur les cellules cancéreuses, les entraînant même à s’entretuer. SooCurious vous en dit plus sur cette avancée exceptionnelle.
La découverte des chercheurs du prestigieux Institut de recherche Scripps (TSRI) s’est faite accidentellement. Ils travaillaient en effet sur des thérapies pour certaines cellules immunitaires, mais aussi pour des déficiences du sang. En recherchant des anticorps capables d’activer des récepteurs entraînant la croissance de cellules immatures de la moelle osseuse, ils ont remarqué que certains de ces anticorps avaient un effet inhabituel sur les cellules.
Une reproduction digitale d’anticorps via Shutterstock
Certaines d’entre elles, comme les cellules neurales, ont grandi de façon totalement différente que ce à quoi les scientifiques s’attendaient. Ils ont ainsi décidé de tester cette technique sur les cellules cancéreuses de la moelle osseuse, afin de pouvoir soigner la leucémie. Il s’agit d’un cancer qui attaque les cellules de la moelle osseuse, ces cellules mêmes qui produisent les cellules sanguines, d’où l’appellation “cancer du sang”.
Pour mener cette étude, le brillant chercheur en immunochimie, Richard A. Letner, s’est allié à plusieurs de ses collègues, dont Kyungmoo Yea, un professeur de biologie cellulaire et moléculaire au TSRI. Ensemble, ils ont testé les effets des anticorps sur des cellules cancéreuses prélevées sur des personnes atteintes de leucémie aiguë myéloblastique, la forme la plus meurtrière de la maladie. La plupart de ces cellules possèdent le récepteur de thrombopoïétine, il s’agit du récepteur sur lequel l’anticorps a eu un effet inattendu.
Des cellules humaines atteintes de leucémie aiguë myéloblastique :
En étant confrontées aux anticorps, les cellules cancéreuses ont été littéralement transformées en cellules dendritiques : des cellules faisant partie du système immunitaire. Cette trouvaille révolutionnaire n’a pas contenté les scientifiques qui ont souhaité pousser les tests encore plus loin. En étant exposées plus longtemps aux anticorps, les cellules ont encore muté en des lymphocytes NK, plus communément connus sous le nom de cellules tueuses naturelles.
Ces cellules font également partie de notre système immunitaire, et sont capables d’attaquer rapidement des agents pathogènes dangereux ou des tumeurs. En les observant à travers un microscope électronique, les scientifiques se sont rendu compte que les lymphocytes NK s’étaient infiltrés dans la membrane extérieure des cellules cancéreuses, faisant disparaître 15 % d’entre elles en seulement 24 heures. Autre fait surprenant : l’effet fratricide des cellules mutantes. Elles n’ont attaqué que les cellules leucémiques mais lorsqu’elles ont été placées près de cellules du cancer du sein, elles n’ont eu aucun impact sur ces dernières.
Un lymphocytes NK détruit des cellules cancéreuses :
Richard A. Letner a décidé de nommer cette thérapie “fratricidins”, et espère que d’autres anticorps pourront avoir le même effet sur d’autres cellules cancéreuses. Ce traitement représente un véritable espoir par rapport aux thérapies existantes comme la chimiothérapie : en plus d’avoir des effets secondaires beaucoup moins néfastes, les lymphocytes NK ne s’attaqueraient pas aux cellules saines environnantes. L’équipe de chercheurs va désormais tester cette découverte sur des humains, et travaille déjà avec des entreprises pharmaceutiques pour en faire un traitement viable. Pensez-vous que cette découverte va aider à soigner le cancer ?
Par Mathilde Rochefort, le
Source: Medical Daily