Aux premières lueurs du 6 novembre, notre bonne vieille Terre a reçu un coup de chaud. Une éjection de masse coronale, CME pour les intimes, a frappé notre magnétosphère, provoquant une tempête classée G3. Mais ce n’est qu’un amuse-bouche : trois autres CME sont en route, avec une forte probabilité que deux d’entre elles nous touchent de plein fouet. Ambiance.

Voici pourquoi les éruptions solaires peuvent bouleverser notre quotidien
Imaginez une bouffée de plasma de plusieurs milliards de tonnes lancée à des centaines de milliers de km/h. C’est ce que le Soleil nous envoie périodiquement, surtout lorsqu’il est en pleine forme, et justement, il est actuellement à l’apogée de son cycle d’activité.
Ces éruptions solaires, bien que fascinantes, ne sont pas anodines. Leurs effets ? Dérèglements des GPS, perturbations radio, voire des coupures de courant si les orages géomagnétiques atteignent un certain niveau. En mai 2024, une tempête de niveau G5, extrêmement puissante, avait déjà donné un avant-goût de ce que cela signifie.
Et pourtant, ces tempêtes ont un revers magnifique : les aurores boréales, visibles même à des latitudes peu habituées, comme le nord de la France ou du Mexique. Ce spectacle pourrait être d’autant plus saisissant dans les jours à venir, avec la comète Lemmon qui s’approche du Soleil. Ciel de feu en perspective.

Ce que la Terre risque vraiment : nos réseaux et satellites sous tension
Pas de panique, on ne va pas griller sur place. La magnétosphère terrestre fait office de bouclier. Mais ce bouclier a ses limites. Quand une CME arrive, elle envoie une onde de choc qui peut provoquer des courants induits dans nos réseaux électriques, perturber les satellites et leur trajectoire, ou encore impacter les communications radio.
C’est d’ailleurs pour ça que les agences comme la NOAA ou le SWPC surveillent la situation comme du lait sur le feu. Leurs instruments, postés stratégiquement au point de Lagrange 1 (entre la Terre et le Soleil), permettent de capter les premières données : vitesse, polarité, intensité.
Des systèmes d’alerte précoce sont déjà en place, mais plus les tempêtes deviennent puissantes, plus l’anticipation devient complexe. Le risque d’effet domino sur nos systèmes connectés est réel.
Comment la science prépare notre défense face à la fureur solaire
Le passé nous rappelle qu’il vaut mieux être préparé. En 1859, lors de l’événement de Carrington, les lignes télégraphiques ont carrément pris feu. Et à l’époque, l’électricité n’était qu’à ses balbutiements. Imaginez aujourd’hui.
Pour anticiper les prochaines colères solaires, la NASA prépare deux missions clés : DYNAMIC et GDC. Leur but ? Mieux comprendre comment notre atmosphère réagit à ces flux d’énergie. Une connaissance vitale, surtout pour les futures missions habitées vers la Lune ou Mars.
Ce que vous pouvez observer et comment capturer ces aurores depuis chez vous
Et si on levait les yeux ? Ces prochains jours pourraient offrir un moment d’émerveillement rare. Si les CME s’alignent comme prévu, les aurores boréales pourraient être visibles bien plus au sud que d’habitude. Et cerise sur le Soleil : la comète Lemmon sera à son point le plus proche le 8 novembre.
Petit conseil : votre téléphone peut capturer bien plus que vos yeux. En mode nuit, l’objectif peut révéler des couleurs insoupçonnées, même si vous ne voyez qu’une faible lueur à l’œil nu.
Par Eric Rafidiarimanana, le