
Une étude génétique récente met en lumière une incohérence biologique surprenante chez le grand requin blanc. Tandis que son ADN nucléaire semble homogène à l’échelle mondiale, son ADN mitochondrial présente de fortes disparités régionales. Ce paradoxe laisse les chercheurs sans explication.
L’ADN nucléaire homogène contredit un ADN mitochondrial très fragmenté
Les scientifiques ont analysé plus de 150 grands requins blancs à travers le monde. Leur ADN nucléaire, transmis par les deux parents, apparaît presque identique dans toutes les régions. Cela laisse penser que l’espèce se déplace massivement et mélange ses gènes via la reproduction intercontinentale.
En revanche, leur ADN mitochondrial, transmis uniquement par la mère, varie fortement d’une zone à l’autre. Cette variation suggère des populations matrilinéaires isolées, sans échange génétique féminin. Ainsi, deux lectures opposées de la même réalité génétique posent problème.
Cette incohérence, déjà observée en 2001, n’a toujours pas reçu d’explication convaincante, malgré les progrès technologiques.
Les explications classiques échouent à résoudre le mystère génétique
Certaines théories anciennes tentaient de réconcilier les deux ADN en invoquant la dernière période glaciaire. Selon cette idée, la baisse du niveau des mers aurait fragmenté les populations. Puis, à la fin de la glaciation, les requins auraient recolonisé les océans, expliquant l’homogénéité nucléaire. Cependant, cela n’explique pas la persistance des lignées mitochondriales distinctes.
D’autres chercheurs ont exploré le comportement de philopatrie : les femelles reviendraient accoucher sur leur lieu de naissance. Ce comportement pourrait expliquer la diversité mitochondriale locale.
Toutefois, les modèles montrent qu’il ne suffit pas à créer une telle divergence. Si la philopatrie influençait fortement l’ADN mitochondrial, on devrait en voir l’empreinte dans l’ADN nucléaire, ce qui n’est pas le cas.
Une autre hypothèse proposait que seule une poignée de femelles aient transmis l’ADN mitochondrial actuel. Mais les tests contredisent cette idée : la reproduction semble trop diversifiée pour ce scénario. Enfin, la sélection naturelle extrême, qui aurait éliminé certains ADN, reste très improbable chez une espèce peu nombreuse.
Un paradoxe qui remet en cause nos modèles d’évolution marine
En définitive, ce paradoxe génétique oblige les scientifiques à reconsidérer leurs modèles. Aucune des hypothèses classiques ne parvient à concilier la mobilité mondiale du grand requin blanc avec l’isolement apparent des lignées maternelles.
Ce blocage soulève une question plus vaste : nos outils actuels sont-ils suffisants pour comprendre l’évolution des grands prédateurs marins ? Les chercheurs, déconcertés, avouent leur impuissance. Ils poursuivent leurs investigations, espérant que les prochaines analyses génomiques révèleront ce que la génétique traditionnelle ne permet pas encore d’expliquer.
Et donc si les femelles sont territoriales, et les mâles vagabond, ça marcherais non?. Mais sa doit pas être aussi simple.
ça se saurait, et en plus ca revient à l’hypothèse que la femelle revienne à leur lieu de naissance évoquée dans l’article. Mais si c’était ça, on devrait aussi retrouver des similarités dans l’ADN nucléairesm ce qu’on ne retrouve pas, comme expliqué dans l’article.
Passionnant ! La génétique, telle que nous la comprenons actuellement n’explique pas tout. Et c’est bien.
Nous sommes toujours obligés de croiser les différents regards, y compris chez les humains, et de travailler ensemble
Prenez soin de vous
Merci Agnes, au plaisir de pouvoir avoir des retours sur nos articles, c’est un réel plaisir