
Requins, piège en mer, psychopathe à bord… Le cocktail est explosif dans ce film qui pousse le genre au maximum de sa tension.
Ce n’est pas seulement un simple film de requins : c’est une plongée dans la noirceur humaine, un huis clos angoissant qui transforme les codes du thriller aquatique. Dès les premières minutes, la tension est palpable, et l’on comprend vite que la mer n’est qu’un décor : le vrai danger est à bord.
Un hommage sanglant aux Dents de la mer, mais en plus tordu

Cinquante ans après la sortie de Jaws, Sean Byrne frappe fort avec Dangerous Animals, un thriller sous haute tension qui revisite le mythe du requin tueur… en le dépassant. Car dans cette variation aussi sadique qu’efficace, c’est l’homme le véritable danger. Présenté à la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes 2025, le film a électrisé la Croisette. Et pour cause : l’Australien Jai Courtney incarne Tucker, un faux capitaine bien sous tous rapports qui se révèle rapidement être un psychopathe maritime.
Son passe-temps ? Appâter des touristes avec des plongées promettant des frissons, puis les filmer pendant qu’ils se font dévorer. Littéralement. Le tout sur un rafiot où l’angoisse monte à chaque plan. Ainsi, le scénario joue avec les codes du survival, mais aussi avec ceux du slasher et du cinéma d’exploitation, tout en gardant une réalisation millimétrée.
Une héroïne badass qui renverse les clichés du genre

Mais Dangerous Animals, ce n’est pas seulement du gore et des requins. C’est aussi Zephyr, incarnée par Hassie Harrison, découverte dans la série Yellowstone. Surfeuse libre et indépendante, elle ne se laisse pas réduire au rôle de proie. Capturée en pleine nuit, elle va tout faire pour s’échapper, défiant l’un après l’autre les poncifs du genre horrifique. On pense aux héroïnes de The Descent ou You’re Next, prêtes à se battre jusqu’à la dernière goutte de sueur.
Harrison incarne une anti-victime convaincante, prête à transformer son calvaire en vengeance. Grâce à ce duel intense entre la victime et le prédateur, le film trouve toute sa puissance dramatique. En effet, la tension ne faiblit jamais, les rebondissements s’enchaînent sans temps mort et le final laisse un goût d’adrénaline pure.
Un divertissement d’été… pour ceux qui n’ont pas peur du sang
Avec Dangerous Animals, Sean Byrne réussit un mélange rare de frissons viscéraux et de satire violente. On crie, on rit jaune, on se cache les yeux… mais on reste scotché à son siège. Bien sûr, certains pourront lui reprocher sa brutalité assumée. Pourtant, il est impossible de nier l’efficacité de la mise en scène. Le film est cruel, rythmé, audacieux, et ne fait jamais dans la demi-mesure.
Par ailleurs, il interroge aussi, mine de rien, notre propre fascination pour les images de violence. Sommes-nous si différents de Tucker, à consommer du spectacle morbide depuis notre fauteuil ? C’est une question dérangeante, posée avec un sourire noir. Dangerous Animals n’est pas juste un film d’horreur de plus. C’est un miroir tendu au public, une plongée jusqu’à l’asphyxie dans nos peurs les plus primaires.

Alors, si vous cherchez un film de plage qui vous sortira de votre torpeur estivale, préparez-vous : l’été 2025 a trouvé son choc cinématographique.