La publicité est un fabuleux terrain de créativité et de liberté d’expression. Les publicitaires inventent des campagnes drôles, insolites ou choquantes qui nous interpellent au quotidien… Mais la présence de la sexualité devient de plus en plus proéminente. Quelles conséquences pour notre société ?
La sexualité dans la publicité ne date pas d’hier. C’est un sujet récurrent et qui parait quasiment normal aujourd’hui, presque autant du côté des publicitaires que de leur cible (nous autres, mortels) tant elles sont performantes et universelles. Elles sont parfois drôles, fines mais peuvent aussi être vulgaires et dégradantes. La course au résultat amène bien souvent le monde du marketing et de la communication à revenir à cette base triviale : le sexe, qui ne laisse jamais neutre et touche donc systématiquement l’individu qui voit la publicité. La provocation, l’indignation ou l’humour sont des armes essentielles pour toucher leurs cibles et faire parler de ses créations – et donc de sa marque. C’est un peu glauque, mais ça marche 😉 !
La question n’est plus « pourquoi la pornographie fonctionne bien ? » mais désormais « comment ajouter une dimension sensuelle, sexuelle voire pornographique à ma publicité ? ». Le sexe est-il vraiment plus vendeur qu’une pub réfléchie et pleine de finesse ? Peut-être parce que les campagnes créatives ne sont pas toujours compréhensibles par le plus grand nombre, les références culturelles ne pouvant pas forcément être reconnues. Le sexe, c’est universel, alors on en prend à toutes les sauces, sous toutes les formes et dans presque toutes les réclames. Et du côté de Daily Geek Show, nous avons tendance à croire que cela tue sérieusement la créativité. Une idée ? Non. Alors une femme à poil. Des arguments ? Non. Alors une scène érotique. C’est bête et méchant, mais cela semble indiscutablement faire ses preuves.
Vous allez peut être nous dire que la sexualité a toujours fait parti de nos sociétés et ce n’est pas nous qui allons le nier (surtout qu’on a des rédactrices et rédacteurs farouches chez DGS ^-^), mais nous sommes pour le moins inquiet de l’émergence du mouvement « Gonzo » dans la publicité, surtout dans les réclames grand public. Gonzo ? Gonzague ? Gonzaï ?! Mais qu’est ce que le « Gonzo » ? C’est tout simplement le terme pour parler de l’exposition de sexe à l’état brut dans la pornographie. Out le scénario, focus sur le sexe. Un type de pornographie qui connait un essor fulgurant et qui révolutionne l’industrie du X. Tellement que les publicitaires se l’approprient pour certaines des marques les plus connues au monde. La publicité est le reflet de la société parait-il… Mais voulons-nous vraiment d’une société pareille ? Et que ces publicités Et puis surtout en voyant tout ça, que vont penser les extraterrestres de notre civilisation ?
Découvrez ces publicités qui flirtent avec la moralité…
American Apparel
Campagne Automne Hiver 2011. Bonjour Madame.
L’élégance en toute circonstance, par American Apparel.
Promotion d’un slim avec un cliché contenant le tier du slim. C’est abscons.
Bubblelicious, une des rares photos non censurée. Heureusement que Freedent passe par une autre agence de communication ^^ !
Suite de la campagne Hiver – Ouverture de magasin « Now Open ». Une information offerte au lecteur, tout en finesse.
Black Coffee
Certains mannequins sont prêts à tout… Pour pas grand chose, campagne censurée.
Bon chic, bon genre.
Nous avons quelques doutes sur la reconstitution des mœurs de cette classe sociale…
Calvin Klein
Vendre des vêtements sans en porter, une leitmotiv pour les marques de vêtements.
Affichage censuré car trop osé et démonstratif, faisant penser à l’acte pornographique voir au viol.
Le soupçon de viol, omniprésent dans cette campagne 2010.
Sex, Drugs and Rock n Roll. Pas forcément des valeurs sûres pour communiquer, surtout après censure.
Les femmes ne sont pas à tordre.
Patrick Cox
Art, exhibition, pornographie, gonzo, où en est Patrick Cox ?
Le basket aussi est une valeur sûre de la réclame. Enfin nous, c’est ce qu’on présume c’est tout…
Dolce Gabbana
Escort boy, prostitution et voyeurisme ?
Shot photo, tournage de film pornographique, comment décrypter la scène ?
Une femme prise d’assaut par cinq hommes, le message subliminal n’est pas très raffiné…
Des hommes de pouvoir, une femme à terre, l’addition faites par les publicitaires est archaïque au possible.
Sisley
Sisley est la marque luxe du groupe Benetton. Elle joue la carte du sexe à tout prix…
Des clichés décriés, des mises en scène suggestives, des provocations qui amplifient le « buzz » de la marque.
Hum du bon lait Milka pour vendre des vêtements, il fallait y penser !
Le produit passe après le message. L’exhibition dans toute sa splendeur.
Sisley met en exergue la passion de la chair et la pulsion du sexe dans presque toutes ses campagnes.
C’est chic et nutritif 😉
Tom Ford
Le paroxysme de l’exhibition avec Tom Ford, qui a très envie de vendre son parfum. Messieurs, acheter le parfum ne signifie pas forcément que vous prendrez sa place.
S’appliquer du rouge à lèvres avec une telle gourmandise… Nos rédactrices ne sont pas sûres d’avoir eu le même mode d’emploi.
DSquared2
Chez Daily Geek Show aussi, on aime les pique-niques en pleine nature.
SQuared2 présente le sexe sous une forme un peu plus poétique que ses concurrents…
Vendre des vêtements en se servant des hypothétiques fantasmes masculins.
Voyeurisme et culte de l’exhibition
Encore un plan cul qui a mal tourné…
Aucune marque n’a encore tenté la zoophilie mais au stade où elles en sont… Ca ne saurait tarder !
Une petite touche pour madame, la petite touche de glamour en moins.
Diesel
L’échange de fluide, rarement censuré, souvent décrié.
L’homme objet dans toute sa splendeur, par Diesel.
« Le parfum ne fait pas le moine » – Parole d’un de nos rédacteurs.
Et vous alors, que pensez vous de ces différentes publicités ? Moralité et liberté d’expression sont-elles toujours compatibles ?
Par Alex Dobro, le
Source: Advertising Times