En Floride, aux États-Unis, une inquiétante maladie rare est de retour : la lèpre. Il s’agirait d’une nouvelle épidémie. Explications.
Causée par une bactérie appelée Mycobacterium leprae, la lèpre est une maladie contagieuse qui se transmet généralement par des sécrétions nasales ou buccales. Elle peut attaquer la peau, les nerfs, les muqueuses, les voies respiratoires et les yeux, en créant des lésions pouvant entraîner des incapacités irréversibles, comme des amputations, si la personne n’est pas traitée. « Il s’agit d’une bactérie à l’évolution très lente, qui se développe sur plusieurs années. Si vous contractez la lèpre, appeler les contacts que vous avez eus sur les dernières 24 heures ne servira à rien », a expliqué Charles Dunn, dermatologue en Floride.
Selon un nouveau rapport des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), de nouveaux cas de lèpre ont été enregistrés en Floride. « Plusieurs cas dans le centre de la Floride ne démontrent aucune preuve claire d’exposition zoonotique ou de facteurs de risque traditionnellement connus », ont écrit les CDC. « Les données suggèrent que la lèpre est devenue un processus de maladie endémique en Floride. »
Trouver la source de contamination de personnes souffrant de la lèpre est effectivement très compliqué. « La suspicion que nous avons est que la complexité de la composante zoonotique s’étend pour des raisons que nous ne comprenons pas encore entièrement », a précisé Charles Dunn. « Le vecteur de transmission le plus commun et dont nous avons connaissance est le tatou à neuf bandes, une espèce de tatou que l’on retrouve notamment en Amérique du Sud, et dans l’est des États-Unis. Au moins trois espèces de tatou, dont celui à neuf bandes, ont été officiellement reconnues comme pouvant développer dans leur organisme et transmettre la bactérie Mycobacterium leprae. »
Au moment où nous écrivons, les médecins ne savent toujours pas si la bactérie a été transmise aux patients de Floride par le tatou à neuf bandes. S’ils gardent en tête le facteur migratoire dans la transmission de la bactérie, ils comptent aussi développer leurs recherches sur l’environnement proche des personnes contaminées. « La question que nous avons se porte sur le réservoir environnemental. En Floride, les échantillons prélevés dans le sol ont déjà montré des traces de Mycobacterium leprae dans le passé », a détaillé Rajiv Nathoo, dermatologue dans l’État de Floride.