Une entreprise chinoise veut faire comme SpaceX, mais en ajoutant un défi colossal : récupérer une fusée en vol… sur l’eau. Un projet ambitieux, inspiré de Starship, qui pourrait bouleverser l’industrie spatiale.

SpaceX a réussi l’impossible : attraper un booster en vol grâce à une tour fixe
Tout le monde se souvient du 13 octobre 2024 : lors du 5e test suborbital de Starship, SpaceX a réalisé une étape historique. Le booster Super Heavy a été « attrapé » en vol par les bras mécaniques de la tour de lancement, marquant une prouesse technologique inédite.
Réalisée sur la terre ferme, cette manœuvre a depuis été reproduite deux fois, prouvant qu’il ne s’agissait pas d’un coup de chance. C’est une véritable révolution pour la réutilisation des fusées, au cœur de la stratégie de SpaceX.
Space Epoch s’inspire de Musk, mais vise encore plus haut… ou plutôt, plus instable
Ce 25 novembre 2025, une présentation PowerPoint partagée sur Weibo par le compte China航天 montre le projet de la société chinoise Space Epoch (ou Sepoch). Le concept ? Installer une tour de capture sur une plateforme maritime flottante, à la manière d’une barge autonome.
Le visuel présente des bras articulés semblables à ceux de SpaceX, mais adaptés à un environnement beaucoup plus instable : la mer. Cette idée pousse le concept de récupération à l’extrême, avec des contraintes logistiques et techniques majeures. Mais elle intrigue autant qu’elle fascine.
Un tel dispositif, s’il voyait le jour, représenterait une première mondiale. Jusqu’ici, aucune tentative sérieuse n’a été menée pour effectuer une capture de fusée en vol au-dessus de l’eau avec une structure mobile. Cela exigerait une synchronisation parfaite entre la plateforme et le booster, dans des conditions maritimes constamment changeantes.

Un premier vol test réussi et prometteur pour la fusée XZY-1
Space Epoch est encore jeune, fondée il y a seulement cinq ans. Mais au printemps 2025, elle a réussi un premier test de sa fusée réutilisable XZY-1. Le lanceur de 64 mètres est monté à 2,5 km d’altitude avant de redescendre à la verticale pour amérir sans explosion.
La fusée n’a pas atterri sur une barge mais a touché la surface de l’eau avant de couler. Pas de récupération, donc, mais une véritable preuve de contrôle du retour, une étape essentielle vers la réutilisation complète.
Récupérer un booster en mer : défi logistique ou vision du futur ?
Pourquoi tenter l’impossible en pleine mer ? Parce qu’une plateforme mobile permettrait de s’adapter aux trajectoires, de réduire les zones interdites au survol, et de positionner les lancements plus librement.
Mais les difficultés sont nombreuses : stabilité, coordination extrême, détecteurs précis… Le moindre écart pourrait faire échouer la capture. Pourtant, si Space Epoch réussit, elle pourrait bien imposer un nouveau standard dans la course spatiale asiatique.
Sur mer comme dans l’espace, la compétition s’accélère. Et Musk pourrait bien avoir trouvé un rival inattendu.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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