Des chercheurs américains ont récemment démontré que des impulsions laser pouvaient être utilisées pour détruire les bactéries résistantes aux médicaments ainsi que différents virus sans endommager les cellules environnantes.
Une alternative d’une efficacité redoutable
Menace sanitaire croissante, les superbactéries pourraient être responsables de 10 millions de décès par an d’ici 2050. Bien que de nouveaux antibiotiques soient actuellement développés, il est indispensable de trouver des moyens innovants de les éradiquer. Dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Biophotonics, des chercheurs de l’université de Washington ont étudié les effets d’impulsions laser ultra-brèves sur ces dernières ainsi que des spores bactériennes coriaces.
L’équipe s’est concentrée sur deux espèces de superbactéries spécifiques : le Staphylococcus aureus multirésistant (SARM) et l’E. coli producteur de BLSE, représentant les deux principales catégories de bactéries (gram positif et gram négatif). Les spores de Bacillus cereus, des agents pathogènes d’origine alimentaire pouvant survivre à l’ébullition et à la cuisson, ont également été ciblées.
Il s’est avéré que les impulsions laser détruisaient chaque microbe à plus de 99,9 %. Selon l’équipe, cette approche excite les structures protéiques à l’intérieur des virus et des bactéries, ce qui entraîne la rupture de certaines de leurs liaisons moléculaires. Lorsque les extrémités brisées se connectent presque au hasard, la fonction des protéines à l’intérieur du microbe est stoppée, ce qui entraîne sa mort.
Désinfecter les plaies chirurgicales et traiter les infections sanguines
Il est important de noter que les impulsions laser n’endommagent pas les cellules humaines. Selon l’équipe, il faudrait qu’elles soient bien plus puissantes pour constituer une menace pour notre organisme, ce qui en fait un moyen de désinfection potentiel plus sûr que les produits chimiques agressifs, les radiations ou la chaleur.
« Cette technologie inactive de manière unique les agents pathogènes tout en préservant les protéines et les cellules humaines », explique Shaw-Wei Tsen, auteur principal de l’étude.
« Imaginez qu’avant de refermer une plaie chirurgicale, nous puissions faire passer un faisceau laser sur le site et réduire davantage les risques d’infection », poursuit le chercheur. « Une telle approche pourrait être utilisée dans un avenir proche afin de désinfecter les produits biologiques in vitro, et même pour traiter les infections sanguines en plaçant les patients sous dialyse et en faisant passer leur sang dans un dispositif de traitement au laser. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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