Si vous n’êtes pas au courant de ce qui se passe au niveau de la science génétique, notamment de ce que signifie CRISPR, CRISPR-Cas9 ou CRISPR-Cas13, un petit point s’impose.
CRISPR ou CRISPR-Cas9, qu’est-ce que c’est ?
CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats, soit en français « courtes répétitions en palindrome regroupées et régulièrement espacées »), désigne un ensemble de molécules capables de modifier facilement et de manière précise l’ADN de toute cellule végétale, animale et même humaine.
Souvent associé à Cas9 – une enzyme spécialisée pour couper l’ADN -, le CRISPR-Cas9 est qualifié de « ciseau génétique » pour modifier l’ADN et potentiellement empêcher le développement de maladies génétiques. Cette technique, à la fois simple et peu coûteuse, est très facile à mettre en œuvre en laboratoire si bien qu’elle s’est rapidement répandue dans le monde scientifique et a suscité de fortes attentes en matière de modification d’ADN et de nouvelles évolutions des thérapies. Toutefois, son application en avril 2015 sur des embryons humains a soulevé de nombreuses questions éthiques.
Quid du CRISPR-Cas13 ?
Le CRISPR-Cas13 pourrait être vu comme une version améliorée du CRISPR-Cas9. Le Cas13 est, en fait, une protéine qui, associée au CRISPR, permet de cibler non pas l’ADN mais l’ARN. Ainsi, il devient possible de corriger les mutations génétiques sans toucher à l’ADN. Cette nouvelle technique a notamment permis d’établir une nouvelle génération de diagnostics génétiques révolutionnaires comme, par exemple, la capacité de diagnostiquer une infection ou une maladie génétique en moins d’une heure.
Toutefois, des chercheurs de l’université de Pékin viennent de mettre au point une nouvelle technique de modification génétique appelée LEAPER.
LEAPER : une version améliorée de CRISPR-Cas13 ?
A de nombreux égards, LEAPER poursuit le même objectif que CRISPR-Cas13. En d’autres termes, modifier les gènes nuisibles sans toucher à l’ADN. La différence entre les deux techniques est que si CRISPR-Cas13 s’appuie à la fois sur l’enzyme Cas13 et sur un ARN Guide, LEAPER n’a besoin, quant à lui, que d’un composant appelé arRNA.
Les scientifiques à l’origine de LEAPER ont déclaré à Caixin, un média chinois, que cette particularité de LEAPER le rend « plus facile à utiliser et réduit les risques de réponses immunitaires cellulaires indésirables ».
L’étude est parue le lundi 15 juillet 2019 dans la revue Nature Biotechnology. Selon le chercheur Zhou Zhuo, il existe plusieurs perspectives d’utilisation de cette technologie dans le traitement des maladies. D’ailleurs, le généticien Ernst Wolvetang, de l’université du Queenland, a déclaré que LEAPER est parvenu à corriger plusieurs ARN mutés sur des cellules prélevées sur des personnes atteintes du syndrome de Hurler.
De ce fait, bien que les recherches et expérimentations sur LEAPER ne sont encore qu’à leurs prémices, les scientifiques ont bon espoir que cette technique détrônera sous peu CRISPR en matière de modification génétique.
Par Andy Rakotondrabe, le
Source: futurism
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