
Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : le lac Victoria, le plus grand lac d’Afrique et le plus grand lac tropical du monde, est en train de devenir vert. Explications.
Cette couleur anormale du lac est causée par la prolifération d’algues nuisibles (HAB), plus précisément de cyanobactéries, résultat d’un processus appelé eutrophisation. Ce phénomène se produit lorsqu’un plan d’eau se retrouve avec un excès de nutriments, ce qui déclenche une prolifération de plantes et d’algues.
Dans le cas du lac Victoria, l’eutrophisation et les HAB sont dues à plus d’un siècle d’activité humaine, qui a déversé des nutriments dans ses eaux. Le ruissellement agricole, les eaux usées, les eaux usées industrielles, les produits de la culture sur brûlis, de la combustion de biomasse et des activités industrielles rejetés dans l’atmosphère et rejetés dans le lac ont tous été associés à ce problème.
« Le changement climatique y a également contribué. Les proliférations se généralisent dans le monde entier car la hausse des températures favorise la croissance des cyanobactéries et des précipitations plus intenses apportent des nutriments au paysage », ont expliqué des chercheurs de l’université du Michigan et de l’université d’État de Bowling Green.
Cette situation est d’autant plus critique que le lac Victoria nourrit des millions d’êtres humains et animaux qui dépendent de son approvisionnement en eau douce. « Microcystis, un type d’algue abondant dans le golfe de Winam du lac Victoria, est une toxine hépatique qui peut tuer le bétail, la faune sauvage et les humains, en particulier ceux dont le système immunitaire est affaibli. Dans le golfe de Winam, sa concentration est souvent supérieure aux limites sanitaires fixées par l’OMS », ont précisé les chercheurs.
Par ailleurs, le long de la côte de San Diego, la prolifération de ces algues bioluminescentes a provoqué des vagues bleu électrique.