Anciennement appelé lac Nyasa, lac Nyassa ou encore lac Niassa, le lac Malawi est l’un des plus grands lacs d’Afrique et du monde. Marquant la frontière entre le Mozambique, la Tanzanie et le Malawi, il est le plus méridional des lacs de la vallée du Rift. En outre, il se démarque par la richesse exceptionnelle de sa faune aquatique.
L’un des plus grands lacs du monde
Le lac fut découvert par un missionnaire et explorateur portugais du nom de Caspar Bocarro dans les années 1610. Ce dernier nomma le lieu « le lac des étoiles », en raison des reflets des étoiles sur ses eaux claires une fois la nuit tombée. Un peu moins de 250 ans plus tard, un autre missionnaire britannique nommé David Livingstone réussit à atteindre les lieux par le sud. Le lac fut reconnu comme patrimoine mondial par l’UNESCO quelques années plus tard.
Le bassin s’est formé il y a environ 8,6 millions d’années, une formation liée au mouvement des plaques tectoniques africaines et somaliennes. Avec une superficie d’environ 29 600 kilomètres carrés, il mesure 580 kilomètres de long pour 75 kilomètres de large. C’est le troisième plus profond lac du monde avec une profondeur maximale de 750 mètres et une profondeur moyenne de 264 mètres.
Des précipitations peuvent entraîner une inondation tandis que l’inverse peut entraîner un assèchement du lac. D’après son histoire géologique, le bassin aurait connu une baisse importante de son niveau d’eau au début du 15e siècle. Il aurait ensuite retrouvé son niveau normal vers 1700. Cependant, le climat sec persistant a entraîné des assèchements jusqu’au 19e siècle.
Une grande variété de poissons
Le lac Malawi abrite le plus grand nombre d’espèces de poissons de tous les lacs du monde, 90 % de ces espèces étant des cichlidés que l’on ne trouve nulle part ailleurs. L’on y a notamment identifié plus de 700 espèces de cichlidés différents dont environ 350 sont endémiques. En outre, l’on y trouve également des mordeurs d’yeux du Malawi, des poissons-zèbres et autres.
Pour l’UNESCO, cette diversité est un témoignage de l’évolution des espèces singulières telles que les pinsons des Galapagos. « Ces petits poissons de roche aux couleurs vives, appelés localement mbuna, présentent un exemple important de l’évolution biologique. En raison de son isolement par rapport à d’autres étendues d’eau, les poissons du lac Malawi ont développé une radiation adaptive et une spéciation remarquables et sont un exemple exceptionnel de processus écologique. »
En plus d’être un foyer pour les poissons, il abrite également des crustacés, des escargots d’eau douce, des méduses et des éponges d’eau douce. En outre, le lac est également un habitat pour des animaux comme les crocodiles, les hippopotames, les singes et les aigles pêcheurs. C’est une zone de migration importante pour les oiseaux migrateurs.
Un lac exceptionnellement pur
Le lac est très pur, avec une visibilité exceptionnelle portant à plus de 20 mètres sous l’eau. Son eau est légèrement alcaline (avec un pH compris entre 7,8 et 8,5) et chaude. La température de sa surface est comprise entre 24 et 29 degrés Celsius tandis que celle en profondeur reste relativement constante aux alentours de 22 degrés Celsius.
Le bassin est exposé à deux saisons distinctes pendant l’année : une saison sèche entre mai et novembre et une saison humide entre décembre et avril. La saison sèche est plus propice au tourisme. Pendant cette saison, les touristes peuvent s’adonner pleinement à des activités comme la natation, la plongée sous-marine, la pêche ou encore les balades en bateau.
Les touristes doivent toutefois faire attention, car l’eau du lac peut entraîner la bilharziose, une maladie propre aux eaux douces et stagnantes qui est transmise par un parasite colporté par les mollusques. Les plages des lodges sont traitées et surveillées. En revanche, celles des villages et d’autres lieux balnéaires comme Cape Maclear ne sont pas sûres.
La faune du lac est exposée à diverses menaces
Aussi nombreux soient-ils, les habitants aquatiques du lac Nyassa sont exposés à de nombreuses menaces. La faune du lac est notamment menacée par le changement climatique, la pollution et l’utilisation des méthodes de pêche destructives. En incluant les personnes à charge, la pêche fait vivre plus de 1,6 million de personnes à Malawi.
Les espèces envahissantes menacent aussi les poissons du lac. En 2010, deux espèces de poissons très envahissantes, le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) et le tilapia à points bleus (O. leucostictus) ont été signalés pour la première fois dans le bassin. Ces derniers représentent une grande menace pour certains cichlidés. Les mauvaises herbes aquatiques, en particulier la jacinthe d’eau, pourraient également nuire à la biodiversité du bassin.