La Chine vient d’annoncer une mission lunaire habitée pour 2030. Une échéance plus ambitieuse que celle des États-Unis, qui doivent encore résoudre plusieurs retards. La rivalité spatiale entre les deux géants entre dans une phase décisive.

La Chine prévoit un alunissage habité en 2030 malgré des défis technologiques majeurs
« Chaque programme de recherche et de développement qui travaille à envoyer une personne sur la Lune progresse doucement. » Cette déclaration de Zhang Jingbo, porte-parole du programme spatial habité chinois, a été prononcée lors d’une conférence fin octobre. Il ajoute que l’objectif d’un alunissage en 2030 est fermement maintenu.
Cette annonce réaffirme les ambitions de la Chine, à un moment où la mission Artemis III de la NASA semble encore repoussée, probablement à 2028, voire plus tard. Les Américains font face à des obstacles techniques importants, notamment les retards répétés du Starship de SpaceX, prévu comme atterrisseur lunaire.
L’équipage de Shenzhou-21 poursuit l’effort technologique vers la Lune et au-delà
Le 31 octobre, trois astronautes chinois se sont envolés vers la station spatiale Tiangong : Wu Fei, 32 ans, plus jeune astronaute du pays, Zhang Hongzhang, nouvel arrivant, et Zhang Lu, vétéran de la mission Shenzhou-15.
Cette mission embarque aussi un groupe de souris, destiné à des expériences biologiques en apesanteur. Une première pour le programme spatial chinois. Objectif : préparer l’organisme humain aux vols longs en vue des futures missions lunaires… voire martiennes.
Des tests réussis pour les futurs lanceurs lunaires : la Chine affiche ses ambitions technologiques
Les autorités chinoises ont intensifié la communication autour des futurs engins lunaires. L’été dernier, elles ont mis en avant des essais réussis du lanceur Long March 10, haut de 92 mètres, et du module d’atterrissage Lanyue.
Le plan de mission comprend deux lancements distincts : l’un pour transporter l’équipage dans la capsule Mengzhou, l’autre pour envoyer l’atterrisseur. Les deux engins devront effectuer un rendez-vous orbital près de la Lune, avant que les astronautes ne descendent sur le sol lunaire à bord de Lanyue, puis reviennent sur Terre avec Mengzhou.
La NASA revoit ses plans en urgence tandis que le programme Artemis accumule les retards
Face à cette montée en puissance, les États-Unis réévaluent leurs options. La NASA a récemment lancé un nouvel appel d’offres pour concevoir une architecture lunaire plus simple et fiable. Une décision perçue comme une menace par Elon Musk, dont l’entreprise SpaceX pourrait perdre une partie de son contrat.
Par ailleurs, le shutdown en cours aux États-Unis affecte directement les missions en préparation, notamment Artemis II, qui doit seulement survoler la Lune. Ces retards renforcent l’idée que la Chine pourrait être la première à renvoyer un humain sur la Lune depuis 1972.
Par Eric Rafidiarimanana, le