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Un kit de chasse vieux de 6 500 ans découvert dans une grotte au Texas

Il fournit des informations intéressantes sur la vie des populations qui vivaient autrefois dans la région

grotte
Image d’illustration — Ksenia_MA / Shutterstock.com

Récemment, au cœur du réseau de grottes de San Esteban Rockshelter, dans l’ouest du Texas, des chercheurs ont découvert un équipement de chasse bien conservé, vieux d’environ 6 500 ans. Cette découverte est considérée comme l’un des plus anciens systèmes d’armes intacts jamais découverts en Amérique du Nord. Explications.

D’anciens outils de chasse

Ces fouilles ont été réalisées par une équipe du Centre d’études de Big Bend (CBBS), en collaboration avec l’Odyssey Archaeological Research Fund de l’université du Kansas. Si les chercheurs pensaient depuis longtemps que les anciennes sociétés de chasseurs-cueilleurs de la région utilisaient des outils de chasse basés sur des atlatls, la découverte de cet abri complet et intact les aide à reconstituer ces technologies anciennes.

Parmi les artefacts retrouvés figurent six hampes à pointe de pierre, utilisées pour relier des fléchettes à un atlatl, un levier de lancer de javelot. De plus, quatre hampes en bois dur, possiblement destinées à administrer du poison, ont été retrouvées aux côtés de quatre encoches de fléchettes abîmées et d’un rare boomerang à vol droit. Un atlatl partiel a également été retrouvé, bien qu’une extrémité de son manche se soit détériorée avec le temps.

« Il nous manque également l’extrémité proximale du manche de l’atlatl, mais nous en savons suffisamment sur ce type pour reconstituer son apparence », a rapporté Devin Pettigrew, expert en armes et professeur adjoint au CBBS. « L’état de conservation de ces anciens outils de chasse amérindiens est exceptionnel, surtout compte tenu de leur ancienneté. La plupart des découvertes archéologiques de cette époque sont fragmentées, ce qui rend les reconstitutions complètes difficiles. Cependant, cette découverte nous a permis de reconstituer la quasi-totalité du système d’arme, leur permettant ainsi de visualiser le fonctionnement de ces composants dans des situations de chasse réelles. »

Plus qu’une simple réserve utilitaire

En plus de ces outils, cet abri a offert des informations intéressantes sur la vie des populations qui vivaient autrefois dans la région. Les archéologues ont mis au jour une peau d’antilope pliée et tannée, encore couverte de poils d’origine, ainsi que des excréments humains. La peau, percée de trous espacés sur les bords, suggère qu’elle était attachée à un cadre selon des techniques traditionnelles des Amérindiens des Plaines. « Nous étions assis là, à contempler la chose avec émerveillement. C’est un moment inoubliable. Quelqu’un a plié cette peau et l’a posée juste au-dessus de ce rocher, et personne n’y a touché pendant 6 000 ans », a témoigné Devin Pettigrew.

L’expert et professeur ajoutant : « La disposition des encoches de fléchettes brisées et le positionnement délibéré des pièces d’armes suggèrent que la cache pourrait avoir eu une signification symbolique ou spirituelle. De telles interprétations, basées sur des cultures plus récentes, sont d’autant plus difficiles à mesure qu’on remonte dans le temps. La possibilité qu’il s’agisse de plus qu’une simple réserve utilitaire enrichit notre compréhension des modes de vie préhistoriques. »

Des artefacts techniques

Selon Louie Bond, membre du Texas Parks and Wildlife Magazine, ces artefacts sont particulièrement techniques. « L’extrémité des fléchettes s’insérait contre l’éperon de l’atlatl. La fléchette fléchissait lors du lancer pour maintenir sa trajectoire rectiligne. Les tiges avant de la fléchette s’inséraient dans des douilles ou des manchons à l’extrémité de la tige principale. Cette construction permettait aux anciens chasseurs de maximiser leur puissance et leur précision, augmentant ainsi leurs chances de succès dans l’environnement difficile du Texas antique. »

Non seulement toutes ces connaissances techniques approfondissent notre compréhension de l’ingénierie préhistorique, mais également éclairent la manière dont les premiers peuples interagissaient avec leur écosystème : en suivant, en ciblant et en chassant le gros gibier avec des outils complexes et réutilisables.

Bryon Schroeder, directeur du Centre d’études de Big Bend, concluant : « Cette découverte est monumentale. Son rôle est primordial dans le comblement de lacunes cruciales des archives archéologiques. Nous obtenons d’incroyables instantanés de la vie, des aperçus de leur mode de vie, de l’environnement et de leurs réactions. Le processus de fouilles méticuleux, où chaque artefact a été mis au jour pièce par pièce, a suscité un regain d’enthousiasme à chaque découverte. »

Pour aller plus loin, sachez que la célèbre Lucy aurait été capable de manipuler des outils il y a 3,2 millions d’années.

Par Cécile Breton, le

Source: Arkeonews

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