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James-Webb dévoile l’un des plus beaux et mystérieux coins de la galaxie, un trésor cosmique aux milliards d’étoiles

Un télescope qui scrute l’invisible, un nuage mystérieux qui fabrique des étoiles par milliers… Le télescope spatial James-Webb vient de braquer ses instruments vers l’un des coins les plus secrets de notre galaxie.

Image colorisée de la nébuleuse observée par le télescope James Webb, montrant des nuages de gaz et de poussières où naissent de nouvelles étoiles
Les instruments infrarouges du James-Webb permettent d’observer avec une précision inédite la formation des étoiles dans des nuages cosmiques lointains – Nasa

Le résultat donne des images spectaculaires, presque irréelles, d’un gigantesque nuage moléculaire baptisé Sagittarius B2. Mais alors, que cache ce trésor cosmique situé non loin du centre de la Voie lactée ?

Sagittarius B2, un nuage situé aux portes du trou noir central

Pour commencer, il faut situer le décor. Sagittarius B2, ou Sgr B2, se trouve à seulement 120 parsecs du fameux trou noir supermassif Sagittarius A*. Ce dernier repose au centre de notre galaxie, à environ 26 673 années-lumière de la Terre. En d’autres termes, c’est comme observer un quartier animé collé à la « place centrale » de la Voie lactée.

Grâce à son œil infrarouge, James-Webb a enfin percé les rideaux de poussières qui cachaient ce nuage aux télescopes classiques. Et là, surprise : on découvre un monde en pleine formation stellaire, où gaz et poussières s’assemblent progressivement pour donner naissance à des étoiles par milliers.

Pourquoi Sagittarius B2 est une usine à étoiles exceptionnelle

Ensuite, il faut comprendre la nature de ce colosse cosmique. Sagittarius B2 est un nuage moléculaire géant, l’un des plus vastes de la Voie lactée. Sa taille est impressionnante : environ 45 parsecs de diamètre, soit plus de 140 années-lumière. Sa masse, quant à elle, atteint l’équivalent de 3 millions de soleils. Un vrai mastodonte.

Ce qui frappe les astronomes, c’est son efficacité. En effet, ce nuage contient 10 % du gaz du centre galactique, mais il produit 50 % de ses étoiles.

Autrement dit, il est bien plus actif que ses voisins. De plus, les températures varient de 40 à 300 kelvins (–230 °C à +30 °C). Chaque zone offre donc un environnement bien particulier.

Par ailleurs, Sagittarius B2 est une caverne d’Ali Baba moléculaire. Près de la moitié des molécules interstellaires connues y ont été découvertes. Et parmi elles, on trouve des molécules organiques complexes. En clair, ce nuage contient les briques chimiques qui, ailleurs, pourraient donner naissance à la vie.

Comment James-Webb transforme notre compréhension de la formation stellaire

Grâce à ses instruments infrarouges, James-Webb révèle des détails jusque-là invisibles. Ainsi, des chercheurs comme Adam Ginsburg (université de Floride) expliquent que ces données aideront à comprendre comment naissent les étoiles massives. Elles pourraient également expliquer pourquoi Sagittarius B2 est si différent du reste du centre galactique.

De plus, comme le rappelle un autre scientifique, Nazar Budaiev, « pour chaque nouvelle découverte de Webb, il y a aussi de nouveaux mystères à explorer ».

En d’autres termes, l’Univers se dévoile un peu plus, mais il se complexifie en même temps. Et c’est précisément ce qui rend cette aventure scientifique si captivante.

En définitive, James-Webb confirme son rôle d’outil révolutionnaire. En dévoilant l’intimité d’un nuage aussi riche que Sagittarius B2, il nous rapproche de la recette secrète de la formation stellaire.

Ce que Sagittarius B2 nous révèle sur nos propres origines

Enfin, difficile de ne pas se poser la question en contemplant ces images : et si ces molécules et ces étoiles en devenir étaient le reflet de ce qu’a vécu notre Système solaire il y a des milliards d’années ? Sagittarius B2 n’est pas seulement un laboratoire cosmique. C’est aussi un miroir de nos origines.

Au fond, ce que nous dit James-Webb, c’est qu’il reste encore tant à apprendre. Chaque cliché est à la fois une réponse et une nouvelle question. Ainsi, dans ce voyage, nous ne faisons qu’effleurer la surface.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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