Le 19 mai dernier, plusieurs dizaines de jeunes étudiantes sont allées dans des écoles du centre d’Israël en portant un short. Un geste contestataire, sachant que ces établissements scolaires interdisent encore aux jeunes filles de se rendre les jambes découvertes en cours. Israël vient pourtant de vivre une semaine avec des températures caniculaires.
De jeunes filles en pleine contestation en Israël
Le 18 mai dernier, alors qu’elles faisaient leur rentrée scolaire après plusieurs semaine sans cours en raison des mesures de confinement imposées en vue d’endiguer la pandémie de coronavirus, des jeunes filles se sont vu refuser l’entrée dans un établissement scolaire d’une école de Ra’anana. Pour quelle raison ? Elles portaient un short.
Ce même jour, une enfant de sept ans a vécu le même rejet dans une école de Petah Tikva, alors qu’elle s’y était rendue en robe et avec les bras entièrement nus. Son enseignant l’a alors forcée à retirer son vêtement, l’obligeant ainsi à n’avoir qu’un t-shirt et aucun vêtement en bas. Elle a donc été forcée de rester en sous-vêtement durant des heures sous les railleries de ses camarades. Le ministre israélien de l’Éducation s’est alors indigné et a ordonné l’ouverture d’une enquête.
Face à ces deux situations et en signe de contestation, plusieurs dizaines de filles d’écoles situées à Kfar Saba, Modiin ou encore Gedera, à proximité de Tel-Aviv, ont décidé de s’y rendre en short. Sur des clichés partagés sur le site d’information Ynet, nous les voyons de dos, rangées en ligne devant une des écoles, ou bien à genoux, les bras levés et les poings liés. Un geste fort permettant de revendiquer le droit de s’habiller comme bon leur semble. Après ces manifestations, 150 élèves de Gedara sont parvenues à rentrer dans leur établissement, et ce, habillées comme elles le souhaitaient.
Comme l’a également partagé dans un tweet, Liran Kojhinoff, journaliste, les filles ont ensuite continué à être interdites d’entrer dans leur école, alors que les garçons, portant pourtant des shorts, avaient le droit d’y accéder.
Un débat qui n’est pas nouveau
“Chaque année, nous parlons avec la direction de l’école, qui ne fait que nous rire au nez. Beaucoup d’enseignants ne comprennent même pas ce que nous faisons”, a rapporté à Ynet une collégienne de Modiin. Ce débat n’est donc pas nouveau en Israël.
Le port du short ou autres habits qui laissent apparaître les jambes ou les bras des jeunes filles est un sujet qui demeure néanmoins contrôlé par des hommes, notamment ceux qui dirigent les écoles, comme l’a rapporté Times of Israel. Leur principal argument est que la vue de jeunes filles aux jambes dénudées risque de perturber aussi bien les enseignants que les camarades masculins.
À la suite de ces manifestations, le gouvernement israélien n’a pas réagi. Les élèves ont tout de même reçu le soutien de Merav Michaeli, députée travailliste, défendant principalement l’égalité femmes-hommes. “J’applaudis ces courageuses jeunes filles […] qui ont défendu leur droit basique de venir à l’école comme elles le souhaitent”, a-t-elle notamment rapporté dans un tweet.
Par Cécile Breton, le
Source: Les observateurs
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Catégories: Actualités, Société
Quand on pense que ça a été le pays des kibboutzim, où ma mère s’est habillée d’un short jusqu’à 75 ans! Israël est vraiment devenu un pays de vieux puritains. Même régression qu’en Iran, peut-être même pire.