Depuis des années, les scientifiques du monde entier ne cessent de repousser les limites de l’informatique, donnant ainsi naissance à des machines de plus en plus perfectionnées. D’ailleurs, un programme d’intelligence artificielle a récemment réussi la prouesse de tromper des chercheurs lors du fameux test d’Alan Turing en se faisant passer pour un humain. DGS vous raconte comment une machine a réussi là où toutes les autres avaient, jusqu’à présent, échoué.
Eugène Goostman, c’est l’alias emprunté par ce programme informatique qui a réussi à duper les juges d’un test en se faisant passer pour un enfant de 13 ans. Cette prouesse restera à coup sûr dans l’histoire ! En effet, c’est la première fois qu’une machine passe avec brio le fameux test d’Alan Turing. Mis au point en 1950, ce dernier permet d’évaluer la propension d’une machine « à penser » à travers des échanges écrits. Cela dit, répondre machinalement ne suffit pas : il faut réussir à tromper les juges humains à hauteur de 30 % pour passer le test, le tout en cinq minutes chrono.
Ce programme informatique révolutionnaire a été conçu par une équipe d’informaticiens russes puis mis à l’épreuve à l’université de Reading au Royaume-Uni où il a fait sensation en faisant un score de 33 %. Cependant, la « perfection » ne s’atteint pas en un jour et les chercheurs à l’origine d’Eugène Goostman expliquent avoir travaillé longuement pour arriver à concevoir une machine qui se rapproche de l’homme au point de pouvoir bluffer les scientifiques les plus aguerris. Cette personnalité humaine fait donc d’Eugène Goostman un allié redoutable pour combattre les cybercriminels comme l’a expliqué Kevin Warwick de l’université de Reading dans la presse anglaise : « Avoir un ordinateur qui peut tromper un humain et l’amener à penser que quelqu’un ou même quelque chose est une personne dans laquelle nous avons confiance est un signe d’alarme sur la cybercriminalité. »
La mise en situation organisée par la Royal Society, institution destinée à la promotion des sciences, a eu lieu au début du mois de juin 2014 et opposait quatre autres programmes informatiques à celui de Vladimir Veselov, créateur d’Eugène Goostman. Si l’on ne sait pas grand chose sur les scores de ses opposants, le succès de ce programme informatique russe a définitivement placé le 7 juin 2014 comme une date clé dans le domaine de la technologie, de l’informatique et de la science.
Cette avancée technologique titanesque fait presque froid dans le dos : c’est à se demander si nos futurs interlocuteurs ne seront pas remplacés par des machines ! Au bureau, certains sont fascinés par l’étendue des possibilités qu’offre un tel programme, alors que d’autres voient ce progrès informatique d’un mauvais oeil et craignent de finir tôt ou tard asservis par les machines. Et vous alors, pensez-vous qu’il faille encourager le développement de tels programmes informatiques ?
Par Romain Pernet, le
Source: Slate