Tandis que les pauvres s’appauvrissent, les riches s’enrichissent. Tel est le bilan dressé par la société de conseil et d’analyse financière Proxinvest, dévoilé le 6 novembre. En dressant le bilan de l’année 2018, le cabinet de conseil révèle en effet que cette année fut particulièrement rémunératrice pour les patrons du CAC 40, qui ont vu leurs salaires augmenter de 12,4 %, leur permettant de toucher en moyenne l’équivalent de 277 SMIC.
Des salaires en hausse pour les grands patrons
En 2018, la hausse des rémunérations des PDG des groupes cotés au CAC 40 a atteint des records : avec une augmentation significative de 12,4 %, toutefois moins élevée que celle de 2017, qui atteignait les 14 %, elle atteint néanmoins le chiffre colossal de 5,77 millions d’euros. Comme le souligne Jehanne Leroy, analyste chez Proxinvest, « cette somme dépasse pour la deuxième année consécutive la rémunération maximale socialement acceptable définie à 240 SMIC, soit 5 millions d’euros ».
Un niveau sans précédent, qui permet aux grands patrons de toucher en moyenne 277 fois le SMIC, ou 152 fois le salaire brut moyen des Français. Un record depuis 2003, qui continue de creuser l’écart entre les « ultra riches » et le reste de la population.
Un écart tout particulièrement criant lorsqu’est constatée une évolution du salaire des présidents exécutifs du CAC 40 trois fois supérieure à celle de leurs employés. En outre, les grands patrons gagneraient en moyenne 90 fois le salaire de leurs employés, contre 73 fois en 2014. Selon Proxinvest, « sur quatre ans, entre 2014 et 2018, la rémunération moyenne des salariés est en hausse de 12,6 %, contre 37 % pour les grands patrons du CAC 40 ». Au vu du climat politique et des tensions sociales actuelles, le cabinet conclut « à une absence de justification de l’ampleur des hausses, tant sur le plan de la performance actionnariale que de la cohésion sociale ».
Étude @Proxinvest : Les patrons du CAC 40 gagnent en moyenne 277 fois le Smic https://t.co/OLAJpbwPi0
— Proxinvest (@Proxinvest) 6 novembre 2019
Qui sont ces PDG si bien payés ?
L’arrivée de Dassault Systèmes, leader des logiciels 3D, dans la liste des groupes cotés au CAC 40 en 2018, n’y est cependant peut-être pas pour rien. En effet, Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, figure en tête de liste de ces PDG les mieux payés, avec une rémunération de 33,1 millions d’euros : un chiffre faramineux qui a augmenté de 307 % depuis 2008. Si Dassault Systèmes réfute ce chiffre, l’abaissant à 22,9 millions d’euros, il reste tout de même le mieux payé de tous les PDG du CAC 40, suivi par François Pinault, PDG du groupe Kering, qui affiche une rémunération annuelle de 17,3 millions, en hausse de 75 % par rapport à l’année précédente.
Dans le trio de tête, on trouve ensuite Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault-Nissan, pourtant démis de ses fonctions dans le courant de l’année, avec une rémunération de 14,3 millions d’euros, soit une belle augmentation de 137 % en un an.
Plus surprenant encore : en quatrième place du classement des grands patrons du CAC 40 les mieux rémunérés, on trouve Douglas Pferdehirt, PDG de TechnipFMC, avec une rémunération s’élevant à 11,7 millions d’euros, avec une hausse de 10 % dans l’année, « alors que la société affiche des pertes nettes de 1,7 milliard et une baisse de son chiffre d’affaires de 16 % en 2018 », souligne Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest.
Pour compléter le quinté de tête, on trouve le PDG de L’Oréal, Jean-Paul Agon, avec une rémunération totale de 9,5 millions d’euros. Si, contrairement aux autres patrons du top 5, il enregistre une baisse de rémunération de 0,5 %, il reste privilégié à bien des égards, puisqu’il bénéficie d’une rente de retraite (1,57 million) ainsi que d’un salaire fixe (élevé à 2,2 millions) les plus élevés du CAC 40.
Par Alice Mercier, le
Source: Le Monde
Étiquettes: inégalités, pdg, cac40, patrons, salires
Catégories: Actualités, Société
De Gaulle a dit qu’un patron devrait toucher au maximum 20 fois ce que le collaborateur au plus bas de l’échelle percevait.Nous n’aurions plus de mouvements sociaux,les syndicats s’ennuieraient.La décision pourrait partir du G7. Précisons que je ne suis pas de gauche.