Ce mardi 2 juillet 2019, le gouvernement d’Indonésie a annoncé le retour de 49 conteneurs remplis de déchets dans les pays occidentaux. La France est concernée. Une mesure forte qui s’inscrit dans la continuité des pays asiatiques qui ne veulent plus traiter les déchets des pays occidentaux.
De moins en moins de candidats pour accepter les déchets
Pour traiter leurs déchets, les pays d’Occident ont plusieurs options : l’incinérateur, ou encore la décharge. Jusqu’à l’année dernière, la plupart étaient envoyés en Chine. Mais dernièrement, le géant asiatique a fermé ses portes, ouvrant la voie à une grosse crise en matière de traitement des déchets pour les pays occidentaux. En réponse, plusieurs pays d’Asie du Sud-Est s’étaient placés en tant que volontaires pour accueillir ces déchets. Mais de plus en plus, ils renoncent, principalement en raison de leur quantité.
L’Indonésie est l’un des exemples les plus frappants. Servant depuis quelques mois, voire années, comme déchèterie aux pays occidentaux, le pays se ferme de plus en plus en ce qui concerne les déchets. Le mois dernier, c’étaient cinq conteneurs qui étaient renvoyés vers les États-Unis. Aujourd’hui, le pays passe à la vitesse supérieure et décide de renvoyer 49 conteneurs, à destination de pays occidentaux, la France y compris.
Il faut bien comprendre qu’annuellement, c’est 300 millions de tonnes de plastique qui sont produites, d’après WWF. Les pays comme la France consomment, produisent, mais ne s’embêtent pas à les traiter. Au contraire, la solution préférée est d’éloigner ces déchets, en les envoyant à l’autre bout du monde. Que ce soit dans les océans ou dans les décharges de pays en voie de développement asiatiques, ce n’est pas une solution durable. Aujourd’hui, la Chine, rejointe depuis par les Philippines et la Malaisie se sont prononcés contre cette politique d’exportation vers l’Asie. L’Indonésie est donc le tout dernier pays à fermer ses portes.
Repenser le traitement des déchets ?
Parmi les 49 conteneurs qui seront expédiés vers la France, l’Australie, l’Allemagne ou encore Hong Kong, on y trouve des déchets plastiques, des détritus mais également des substances très dangereuses. Dans la déclaration qui a été publiée et qui traite de la décision du renvoi de ces déchets, il est explicitement indiqué que ces dernières violent les règles d’importation. Cela permet donc de procéder à un renvoi immédiat vers les pays occidentaux.
Les Philippines ont par exemple renvoyé, vers la fin du mois de mai, 69 conteneurs de détritus vers le Canada. Cela a provoqué de sévères divergences politiques. En ce qui concerne l’Indonésie, elle avait importé environ 320 millions de kilos de déchets plastiques en 2018. Par rapport à 2017, cela représentait une hausse de 128,8 millions de kilos, selon le ministre du Commerce. Au final, une étude a démontré que 80 % des poissons situés à Brantas contenaient du microplastique.
Nul doute que cette décision devra forcer les pays occidentaux à revoir leurs méthodes de production et de consommation du plastique. Ne pouvant pas les envoyer à l’autre bout du monde et s’en débarrasser de manière facile, éloignant (temporairement) le problème, tout est désormais indiqué pour se concentrer vers des solutions plus durables et plus respectueuses de l’environnement.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Positivr
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