300 : voilà à peu près l’incroyable nombre d’arbres plantés par Saalumarada Thimmakka durant sa longue vie. Cette centenaire indienne a dédié une grande partie de son existence à son engagement envers la nature, considérant chaque pousse plantée comme un enfant. Un modèle de bravoure aujourd’hui célébré à travers le monde dont nous souhaitons vous partager l’histoire.
Issue d’une famille très pauvre, Saalumarada Thimmakka a grandi dans l’État de Karnataka en Inde sans possibilité d’accès à une quelconque éducation scolaire. Très tôt, elle est chargée de surveiller les moutons et les bovins pour aider sa famille à subsister avant de devenir une travailleuse agricole à seulement 10 ans. Durant son adolescence, elle rencontre Sri Bikkala Chikkayya : originaire d’un district voisin, il deviendra son mari et l’accompagnera dans chaque étape de sa vie durant près de 25 ans. Malgré la pauvreté et un ascenseur social inexistant, le couple développera une philosophie de vie remarquable qui les aidera notamment à surmonter leur incapacité à avoir des enfants.
L’amour qu’ils ont à donner, ils l’ont offert à leurs arbres : s’occupant patiemment de la nature environnante, Saalumarada Thimmakka sera même encouragée par son mari lorsqu’elle lui confiera son envie de planter le plus d’arbres possibles. Ensemble, ils planteront plus de 300 arbres sur près de 4 km, formant une frontière entre leur village et Kudoor, au sud de l’Inde. Non contents de les mettre en terre, ils accompagnent ceux qu’ils considèrent comment leurs enfants durant toute leur croissance malgré un climat difficile et la tâche compliquée que cela représente.
Après chaque journée de travail, le couple parcourt jusqu’à plusieurs kilomètres, chargé des litres d’eau nécessaires à la survie des jeunes plants. Malgré son rang social et la dureté de son quotidien, le duo a toujours respecté la mission qu’il s’est donnée et aujourd’hui après 105 ans d’existence et près de 75 années de dévotion, Thimmakka continue de mener le projet qui était le sien et celui de son défunt mari.
Aujourd’hui et alors que son travail est mis sous le feu des projecteurs, on estime ses arbres d’une grande valeur monétaire (près de 20 000 euros) et malgré tout, la vieille femme survit avec une maigre pension donnée par l’état. Saalumarada Thimmakka séduit non seulement par ses actions mais aussi par le message qu’elle transmet : Il n’est pas indispensable d’être riche où célèbre pour avoir un impact positif sur l’environnement, il s’agit d’un défi que tout le monde peut relever.
En dépit de la pauvreté, elle continue de s’occuper de ses arbres-enfants et n’a pas prévu d’arrêter de si tôt. En grande amoureuse de la nature, elle a éduqué son fils adoptif avec la même philosophie qui est la sienne et qui était celle de son mari : Umesh plante des arbres le long des routes, dans les espaces publics ou près des écoles. Il s’est lancé dans la création d’un mouvement nommée Prithvi Bachao (Save Earth) et agit après des étudiants en les encourageant à faire de même.
De son côté Thimmakka a reçu plus d’une centaine de récompenses et félicitations venues du monde entier. Son succès semble à peine effleurer la vieille dame qui reste humble et concentrée sur sa mission. En 2004, une fondation à son nom a vu le jour avec, comme objectif, de perpétuer les actions du couple tout en sensibilisant ses concitoyens à la cause environnementale. Diminution de la pauvreté, meilleur accès à l’éducation et protection de la nature font partie des projets de la fondation dont nous vous invitons à découvrir les actions sur son site internet.
Par JJJ, le
Source: InHabitat
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