Un récent essai clinique a montré qu’un dispositif implanté dans le cerveau de patients ayant subi une lésion cérébrale traumatique avait considérablement amélioré leurs fonctions cognitives un an plus tard.
Stimulation cérébrale profonde
Un choc violent à la tête peut entraîner une lésion cérébrale traumatique. Si les cellules cérébrales peuvent être temporairement affectées, dans les cas les plus graves, le patient peut souffrir de troubles émotionnels, physiques, cognitifs et comportementaux à long terme, qu’il est actuellement difficile de traiter.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Medicine, Jaimie Henderson, de l’université Stanford, et ses collègues ont mis au point un implant capable de stimuler le thalamus, région du cerveau liée à la vigilance, à l’apprentissage et à la mémoire, afin de voir s’il était possible de rétablir les fonctions cognitives des personnes souffrant de lésions cérébrales persistantes.
Pour tester ce dispositif délivrant des impulsions électriques, l’équipe a recruté six sujets âgés de 22 à 60 ans ayant subi un traumatisme crânien modéré à grave entre trois et 18 ans auparavant. Tous présentaient des troubles cognitifs persistants, tels qu’une mémoire défaillante ou des problèmes d’attention. Implantés chirurgicalement, les stimulateurs étaient programmés pour fonctionner 12 heures par jour, pendant les heures d’éveil habituelles des sujets, et désactivés la nuit.
Avant l’opération, les participants avaient passé un test neurologique consistant à relier une série de 25 points le plus rapidement possible, afin d’évaluer leur capacité de traitement et leur flexibilité cérébrale. La même expérience a été renouvelée un an plus tard, avec une amélioration des résultats comprise entre 15 et 52 %. « Son ampleur nous a vraiment surpris », souligne Nicholas Schiff, co-auteur de la nouvelle étude.
Un espoir pour des millions de patients
Selon Henderson, ce petit essai visait principalement à démontrer la sûreté du dispositif. Bien qu’un des patients ait développé une infection du cuir chevelu (dont il s’est rapidement remis) suite à la procédure chirurgicale, aucun autre effet secondaire majeur n’a été observé, suggérant que l’approche pourrait bénéficier aux patients ne disposant pas d’autres options de traitement.
L’équipe prévoit de mener une étude de plus grande envergure afin d’évaluer plus précisément l’efficacité de l’implant. « La stimulation profonde pourrait aider des millions de personnes souffrant des effets persistants d’une lésion cérébrale traumatique », concluent les chercheurs.
En mai dernier, un implant révolutionnaire contrôlé par la pensée avait permis à un patient paralysé de remarcher.