De nouvelles recherches suggèrent qu’il y a plusieurs milliards d’années, l’impact d’un astéroïde bien plus massif que celui ayant mis un terme au règne des dinosaures a modifié à jamais l’axe de rotation de la lune géante Ganymède.
Collision géante
Découverte par l’astronome italien Galilée en 1610, Ganymède est à la fois le plus grand satellite naturel de Jupiter et du Système solaire. Au cours des dernières décennies, les survols de la lune géante par différents engins spatiaux ont révélé qu’elle possédait un champ magnétique et un potentiel océan souterrain susceptible d’abriter la vie sous sa croûte glacée.
Si les larges sillons concentriques parsemant une bonne partie de sa surface indiquaient le probable impact d’une roche spatiale colossale, des simulations récentes réalisées par Hirata Naoyuki, de l’université de Kobe, indiquent que cet évènement cataclysmique aurait créé une « anomalie gravitationnelle » suffisante pour déséquilibrer Ganymède.
L’influence gravitationnelle de Jupiter implique que sa principale lune lui présente toujours la même face. Selon le chercheur japonais, le fait que le point d’impact observé sur Ganymède se situe aujourd’hui presque exactement sur le méridien le plus éloigné de la cinquième planète du Système solaire ne peut être expliqué que par une réorientation brutale de son axe de rotation.
Intervenue il y a quatre milliards d’années environ, cette collision aurait impliqué un astéroïde de 300 kilomètres de diamètre, ayant laissé un cratère de 1 400 à 1 600 kilomètres de large, partiellement comblé lorsque les roches et les poussières arrachées par la collision sont retombées, près du pôle nord de la lune géante.
De nouveaux survols de Ganymède prévus en 2034
Ultime étape de la mission Juice de l’Agence spatiale européenne, Ganymède sera scrutée, si tout se passe comme prévu, pendant six mois courant 2034. Susceptibles de confirmer la présence d’un vaste océan souterrain, les données amassées devraient également contribuer à éclairer l’évolution et la dynamique interne des lunes glacées du Système solaire.
« Cette collision colossale a dû avoir un impact significatif sur l’évolution initiale de Ganymède, mais ses effets thermiques et structurels sur l’intérieur de Ganymède n’ont pas encore pu être étudiés », rappelle Hirata, dont les travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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