
Notre atmosphère abrite un acteur discret, mais puissant. Depuis des décennies, il freine la montée des températures sans que nous en ayons pleinement conscience. Aujourd’hui, la NASA lève le voile sur ce phénomène naturel en voie de disparition.
Ces particules qui renvoient la lumière du soleil et forment des nuages plus réfléchissants
À première vue, elles semblent insignifiantes. Pourtant, ces aérosols, des particules en suspension dans l’air, jouent un rôle majeur dans la régulation du climat. On les trouve partout : dans les embruns marins, les cendres volcaniques, les poussières désertiques, mais aussi dans la fumée des feux de forêt ou la pollution industrielle.
Grâce à leurs propriétés, ces particules réduisent temporairement la quantité d’énergie solaire absorbée par la Terre. En effet, elles renvoient une partie du rayonnement solaire vers l’espace. De plus, elles participent à la formation de nuages plus épais, qui réfléchissent davantage la lumière. Par conséquent, la surface terrestre se réchauffe un peu moins.
Selon Sarah Doherty, spécialiste de l’atmosphère à l’université de Washington, ce phénomène aurait compensé environ 0,5 °C de réchauffement. Cela représente près d’un tiers du réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre. Rien que ça !
La lutte contre la pollution réduit aussi ce frein temporaire au réchauffement
Cependant, ce mécanisme naturel ne fonctionne pas à long terme. Contrairement aux gaz à effet de serre, qui restent dans l’atmosphère pendant des décennies, les aérosols se dissipent en quelques jours. Leur effet est donc fragile, transitoire et difficile à maîtriser.
Par ailleurs, les efforts pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes ont porté leurs fruits. En réduisant les émissions de polluants, on réduit aussi la présence d’aérosols. En d’autres termes, moins de pollution signifie aussi moins de protection temporaire contre le réchauffement.
Bien sûr, c’est une bonne nouvelle pour la santé publique. Néanmoins, cela implique que le climat se retrouve plus directement exposé à l’effet des gaz à effet de serre. Résultat : les températures mondiales pourraient grimper plus rapidement que prévu.
La NASA montre que les aérosols voyagent sur des milliers de kilomètres

Pour mieux comprendre ce phénomène, la NASA a mis en ligne une visualisation inédite. Elle montre les flux d’aérosols dans le monde entre le 1er août et le 14 septembre 2024. Grâce à ses satellites, l’agence spatiale suit ces particules à la trace.
Les images sont codées par couleur : bleu pour le sel marin, rose pour la poussière, vert pour les sulfates, orange pour la fumée. Ainsi, on découvre que les incendies en Amérique du Sud ont généré d’immenses panaches qui ont recouvert plusieurs villes. De même, les feux au Canada ont eu un impact jusqu’en Europe du Nord.
Autrement dit, l’atmosphère est un réseau global. Ce qui se passe à un endroit donné peut influencer la météo à des milliers de kilomètres.
Ce bouclier invisible disparaît au moment où nous aurions le plus besoin de lui
Jusqu’à récemment, les aérosols ont agi comme un tampon climatique naturel. Toutefois, ce frein au réchauffement est en train de s’effacer. Alors que les températures mondiales battent record sur record, nous perdons un allié de l’ombre.
Dès lors, il devient encore plus crucial de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ce que la NASA nous montre n’est pas un simple jeu de couleurs dans le ciel. C’est un rappel visuel et scientifique qu’il n’y a plus de temps à perdre.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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« l’atmosphère est un réseau global. Ce qui se passe à un endroit donné peut influencer la météo à des milliers de kilomètres. »
Comment dans ces conditions peut-on avoir la prétention de réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Nous autres petits français sur un territoire ridiculement petit ?
Aucun de nos efforts supposés n’a de chance d’ avoir le moindre impact, sauf celui de nous disqualifier plus vite dans la compétition économique et de multiplier les chômeurs sous le poids des contraintes et des règlements ignorés par les grands pays.
Va t’on exiger de Poutine qu’il lutte contre le réchauffement ?
Que font l’ Inde, la Chine, les Etats-unis, l’ Amérique du sud et ses fantoches ?
Oui l’ atmosphère est un réseau global et nous ne pouvons que subir sans avoir la prétention grotesque d’ être exemplaires…