Une intelligence artificielle capable de prédire quand le cœur d’une personne atteinte d’une maladie cardiaque cessera de battre vient d’être inventée. Beaucoup plus précis que nos moyens actuels, le Dr Declan O’Regan, du London Institute of Medical Sciences, explique que ce logiciel aidera éventuellement les médecins à identifier les patients en danger de mort et qui nécessitent plus d’attention et des traitements rapides.

Comment et pourquoi ce logiciel a été mis au point ? 

Cette intelligence artificielle a été développée en se basant sur les données de patients présentant une hypertension pulmonaire, maladie à cause de laquelle le rétrécissement des vaisseaux pulmonaires augmente la pression sanguine et fatigue le côté droit du coeur.

Si on estime que 2000 à 5000 Canadiens ont reçu un diagnostic d’hypertension pulmonaire, jusqu’à 10 000 Canadiens pourraient en être atteints sans le savoir. Or, avec le temps, cette situation endommage progressivement le cœur et cause sa défaillance. Le tiers des personnes atteintes meurent dans les cinq ans après leur diagnostic.

Comment fonctionne cette IA ? 

Le logiciel en question effectue l’analyse des tests sanguins et examens cardiaques pour détecter les signaux de défaillance de l’organe. Par résonance magnétique, cette intelligence artificielle analyse automatiquement les images en mouvement du cœur d’un patient prises au cours d’un examen. Elle utilise ensuite un traitement avancé d’images pour reconstituer un « cœur virtuel en 3D » , qui reproduit la contraction du cœur au cours de chaque battement en 30 000 points d’analyse.

De quoi est-elle capable ? 

Le logiciel a intégré de nombreuses données de patients atteints d’hypertension pulmonaire et les a associés à différents modèles. De fil en aiguille, il étudie la forme et la structure d’un cœur, afin de savoir quels attributs le mettent en danger. Il peut ainsi établir le risque d’insuffisance cardiaque d’une personne 5 ans avant qu’elle soit déclarée.

En resserrant l’étau, l’ordinateur permet de prédire, avec une précision allant jusqu’à 80 %, la survie à un an, alors que la précision est de 60 % à l’heure actuelle. Un médecin équipé de ce logiciel serait donc en mesure d’établir un diagnostic plus éclairé que s’il fondait son analyse uniquement sur les moyens actuels.

 » C’est la première fois qu’un ordinateur peut interpréter des examens cardiaques pour prédire avec précision combien de temps un patient vivra. « , souligne le Dr Declan O’Regan.

Comment va-t-il évoluer ? 

Les chercheurs britanniques veulent maintenant tester cette technologie avec d’autres formes de problèmes cardiaques, comme la cardiomyopathie par exemple. Ainsi, elle pourrait évaluer l’état de santé d’un patient, pour savoir s’il a besoin d’un stimulateur cardiaque ou d’une autre forme de traitement.

D’autre part, ils veulent tester leur logiciel dans d’autres hôpitaux avant de décider s’ils démocratiseront ce dispositif, et le rendront disponible chez l’ensemble des médecins.

Jusqu’à 10 000 Canadiens pourraient être atteints d’hypertension pulmonaire sans le savoir via Depositphotos
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