A première vue, House of Lies pourrait être une de ces pâles copies inspirées par le succès d’House of Cards, le succès de Netflix. Passée quelque peu inaperçue dans l’hexagone, cette série de la chaîne américaine Showtime a pourtant tous les éléments pour rencontrer un franc succès sur le petit écran. Des acteurs connus et talentueux, de l’humour, ce qu’il faut de vulgarité mais aussi et surtout un scénario addictif. Entrez avec nous dans la maison du mensonge !
Le nom Hou$e of Lie$, dans son écriture stylisée, en dit long sur la série. Centrant son histoire sur le charismatique Marty Kaan, House of Lies nous plonge dans ce monde de requins qu’est celui des consultants en management. Anti-héros à la morale branlante, manipulateur guidé par son envie de richesse, Marty est parfait pour son travail. Cumulant réussite sociale et financière, il obtient les meilleurs contrats pour son entreprise, la firme Galweather Stearn dont il est partenaire. Entouré d’une équipe de choc constituée de Jeannie van der Hooven, Clyde Oberholdt et Doug Guggenheim, il parvient à maintenir ses positions et sa réputation. En résumé, leur travail est de trouver des solutions aux problèmes des entreprises pour faire fructifier leurs bénéfices. Si problèmes il n’y a pas, l’équipe se charge de les inventer.
S’il contrôle son travail, sa vie privée est beaucoup moins équilibrée et il tente seul d’élever un adolescent pour le moins original et adorable en se reposant autant que possible sur son propre père, toujours présent à ses côtés. Sa vie amoureuse est un véritable capharnaüm dont il s’échappe grâce au travail. L’ensemble de son quotidien va être bouleversé le jour où il décide de monter sa propre boîte, Kaan & associés.
Pour comprendre l’origine de cette série, il faut revenir en 2005, en librairie. C’est à ce moment là qu’est publié le livre de Martin Kihn, « House of Lies : How Management Consultants Steal Your Watch and Then Tell You the Time » soit en français : « La Maison du Mensonge ou comment les consultants en management volent votre montre pour vous dire l’heure ». Il est repéré par le producteur, scénariste et réalisateur américain Matthew Carnahan qui propose l’idée d’une adaptation à l’auteur et à Showtime. Impossible de refuser car en plus de voir son œuvre à l’écran l’auteur verra son propre personnage incarné par Don Cheadle, acteur renommé du grand écran (Ocean’s Eleven, Mission to Mars, Iron Man 2). A ses côtés, on retrouve Kristen Bell (Veronica Mars, Sans Sarah rien ne va) mais aussi Ben Schwartz (The Interview, Bob’s Burgers) et Josh Lawson (Superstore, Wilfred, Anchorman 2).
Une équipe de rêve donc, pour une série surprenante : reprenant les éléments qui ont fait le succès d’autres séries, House of Lies offre à son héros la capacité de briser le 4e mur. Une technique dont il use et abuse pour le plus grand plaisir du spectateur invité à se joindre à l’intrigue. Que ce soit au moment d’expliquer ses plans, ses déclarations ou dans le simple but de partager avec nous son sentiment sur une situation, Marty n’hésite pas à s’adresser directement au spectateur. Une initiative bienvenue lorsqu’il prend le temps de nous décrypter les clefs de l’économie, notions avec lesquelles il joue tout au long des épisodes.
Avec irrévérence, la série emprunte un ton à House of Cards, gardant une certaine distance avec les problèmes du commun des mortels pour jouer avec le monde. Si la première saison posait les bases d’une simple comédie, la seconde dévoilait tout un panel de personnages profonds et intrigants dans un scénario plus simple et dur. Petit à petit, on quitte l’humour (sans jamais l’écarter vraiment) pour rentrer dans le vif du sujet, et quel sujet ! On observe à travers House of Lies un nombre important de personnages différents faisant tous face à leurs propres problèmes. L’un deux, Lex, personnage secondaire de la seconde saison, amènera avec lui le sujet de la sexualité, du genre et de l’acceptation de l’autre. Une comédie donc, mais pas que.
House of Lies est de ces séries restées discrètes chez nous mais qu’il est bon de découvrir et de redécouvrir. Son casting de rêve rend grandiose son scénario et c’est avec un plaisir grisant qu’on se surprend à approuver les choix souvent immoraux de ses héros. Le but ici est de réussir, qu’importe le prix et les sacrifices, à rouler sur l’or et sur les autres. Si Marty Kahn est incontestablement le maître de son monde, House of Lies règne sur les autres séries du genre.
Par JJJ, le
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