Le mercredi 1er juillet dernier, le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé l’imposition d’une loi sur la sécurité par la Chine à Hong Kong qui violait « sérieusement et clairement » le traité avec la Grande-Bretagne. Face à cet abus, le Royaume-Uni ne compte pas rester de marbre.
Le Royaume-Uni s’engage à tenir sa promesse
D’après les propos du Premier ministre rapportés par The Guardian, la Chine a violé l’autonomie de Hong Kong en introduisant la loi sur la sécurité. Plus grave encore, elle va à l’encontre de la déclaration conjointe sino-britannique signée en 1984 par le Premier ministre chinois de l’époque, Zhao Ziyang, et son homologue britannique Margaret Thatcher, qui visait à faciliter la transition vers la restitution du territoire à la Chine en 1997. Pourtant, cette loi viole directement la loi fondamentale de Hong Kong, sa Constitution en plus de menacer les droits et libertés protégés par la déclaration conjointe. Boris Johnson a ainsi souligné :
Les ressortissants britanniques à Hong Kong pourront demander la citoyenneté au bout de 6 ans
Dominic Raab, le secrétaire aux Affaires étrangères, a expliqué plus en détail cette promesse du Premier ministre britannique de faire bénéficier à 2,9 millions de citoyens de Hong Kong au maximum un visa sur mesure d’une durée de cinq ans :
Pékin a outrepassé ses propres lois
Concernant la loi imposée par la Chine à Hong Kong, Dominic Raab affirme que cette loi viole à la fois la Loi fondamentale et la déclaration commune. Il souligne que « l’imposition de cette législation par le gouvernement à Pékin, plutôt que par les propres institutions de Hong Kong, était en conflit direct avec l’article 23 de la propre Loi fondamentale de la Chine pour Hong Kong qui affirme que Hong Kong devrait faire avancer la législation sur la sécurité nationale de sa propre initiative ».
Dans la même lignée, cette Loi fondamentale n’autorise Pékin à imposer directement des lois que « dans un nombre très limité de cas, par exemple aux fins de défense et des affaires étrangères, ou dans les circonstances exceptionnelles dans lesquelles le Congrès national du peuple déclare l’état de guerre ou l’état d’urgence ». Or, s’offusque Raab, « aucune de ces exceptions ne s’applique ici ».
Le Royaume-Uni est remonté contre la Chine
En conséquence de quoi, le secrétaire aux Affaires étrangères établit que « la Chine a rompu sa promesse au peuple de Hong Kong (…) la Chine a manqué à ses obligations internationales envers le Royaume-Uni (…) » et ajoute que « c’est précisément parce que nous respectons la Chine en tant que membre éminent de la communauté internationale que nous attendons du gouvernement chinois qu’il respecte ses obligations internationales et qu’il assume ses responsabilités internationales ».
La ministre des Affaires étrangères du gouvernement fantôme mené par l’opposition, Lisa Nandy, s’est également prononcée sur cette affaire et a appelé le gouvernement à veiller à ce que le visa ne soit pas uniquement accessible aux riches et que des manifestants plus jeunes puissent également en bénéficier.
Mais ce n’est pas tout. Elle exhorte également les entreprises britanniques à Hong Kong à ne pas être complices de la répression et appelle à ouvrir une enquête sur le rôle joué par l’entreprise chinoise Huawei dans le réseau 5G du Royaume-Uni et de l’énergie nucléaire. A n’en point douter, le torchon est en train de brûler entre la Chine et le Royaume-Uni…
Par Arielle Lovasoa, le
Source: The Guardian
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