
Si les preuves matérielles de présence humaine ancienne dans les environnements désertiques de la péninsule arabique sont relativement rares, des archéologues ont récemment découvert un art rupestre monumental, remontant à la fin de la dernière période glaciaire.
Oeuvres monumentales
Ces 176 gravures, comprenant des représentations grandeur nature de chameaux, de chevaux, de bouquetins, de gazelles et d’aurochs, ainsi que d’autres, plus petites, d’humains et de camélidés, se cachent à la lisière sud du désert du Néfoud (nord de l’Arabie). Datées de 12 800 à 11 400 ans, elles éclairent une période obscure de l’histoire de la région, caractérisée par une aridité extrême.
Jusqu’à présent, l’essentiel des preuves d’occupation humaine y ayant été découvertes remontaient à plus de 25 000 ans, lorsque le climat était plus tempéré, ou antérieures à 10 000 ans, et concentrées près d’oasis.
Réparties dans trois zones jusqu’alors inexplorées (Jebel Arnaan, Jebel Mleiha et Jebel Misma), certaines des oeuvres rupestres récemment décrites avaient été réalisées sur des parois rocheuses très difficiles d’accès, ayant obligé ces artistes préhistoriques à se tenir sur des corniches étroites et exposées.
La mise au jour à proximité de 532 outils en pierre, de pigments et de perles indique quant à elle de probables liens étroits avec des populations vivant dans des parties éloignées du Levant.

Une signification culturelle ou symbolique profonde
Selon Maria Guagnin, de l’Institut Max-Planck de géoanthropologie, un tel degré « d’engagement », dans des environnements hostiles où la survie était déjà un combat quotidien, suggère une signification culturelle ou symbolique profonde.
« Cet art indiquait probablement la présence de sources d’eau et jalonnait les voies migratoires empruntées par la faune locale », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications.
Elles auraient également pu délimiter les territoires occupés par différents groupes de chasseurs-cueilleurs préhistoriques, et avoir constitué une forme de « mémoire intergénérationnelle ».
Précédemment, des sculptures de dromadaires monumentales avaient été découvertes dans le désert d’Arabie.